Chapitre 34

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La veille, je suis parti frustré et en colère mais surtout indigné par l'attitude condescendante que le mafieux a adopté à mon sujet. Et depuis, je suis d'humeur massacrante. Je n'arrive pas à m'enlever de l'esprit qu'il me considère comme son jouet, comme sa chose. Je suis presque déçu car malgré tout, j'avais réussi à passer un bon moment en sa compagnie. Encore une fois, il gâche tout. Le pire, c'est qu'il n'a même pas l'air de se rendre compte qu'il est le problème dans l'histoire.

Aujourd'hui, je dois rejoindre Isao au bar clandestin pour effectuer des livraisons.

En début d'après-midi, j'arrive à la pizzeria et salue brièvement le gérant. Il porte toujours son bandana coloré sur la tête et ça lui fait une tête d'œuf mais bon, il a l'air gentil. Je ne suis juste pas d'humeur à sociabiliser.

Je passe par la grande porte en métal et rejoins mon mentor, affalé sur une chaise les pieds sur la table, qui est en train de jouer à un jeu de carte avec le barman de l'autre fois et un autre homme que je n'ai jamais vu. Les mains dans mon sweat, je les observe d'un air las et totalement blasé. Je remarque que le nouveau à d'épais cheveux bruns et des yeux verts perçants. Il lève les yeux vers moi à mon arrivée et me scrute en silence, une expression froide sur le visage. Je distingue des tâches de rousseurs au niveau de son nez.

-          Isao, marmonné-je tapant légèrement mon pied au sol.

Le rabatteur tourne la tête en entendant ma voix. Ma présence n'a pas l'air de le déranger car il reste dans sa position et jette une carte sur la table.

-          Ah tiens, tu es là ! Ça va ?

-          Ouais.

Isao me regarde du coin de l'œil et décide finalement de se lever. Il s'approche et passe un bras autour de mes épaules. Son haleine sent la bière. Encore.

-          Viens-là que je te présente le nouveau.

J'arque un de mes sourcils en le suivant lentement.

-          Il y a bien évidemment Kenzo que tu connais déjà, notre très cher barman.

-          J'suis peintre à la base, Isao, réplique ledit Kenzo.

Son crane est rasé et il arbore un piercing labret sur le côté des lèvres. Je sais que c'est un jeune qui cherche également à gagner de l'argent facilement, sans doute pour payer ses études ou rembourser des dettes.

Isao ignore la réponse de Kenzo et porte son attention sur celui aux yeux émeraudes.

-          Et là tu as Akira... Notre nouvelle recrue. Vous avez le même âge, vous allez bien vous entendre, affirme-t-il en souriant.

Au même moment, Akira et moi foudroyons du regard Isao. L'atmosphère est glaciale et c'est comme si une tempête se préparait. J'le sens pas lui et lui non plus de son côté n'a pas l'air de me sentir. Génial.

-          Cool, réussis-je seulement à dire.

-          Bref. Tu veux partir en livraison ?  

-          Ouais sinon je ne serai pas là, tu vois.

Un nouvelle fois, je lui adresse un mauvais regard en me renfrognant. Isao hausse les sourcils.

-          T'es encore de bonne humeur toi. Va remplir ton sac, siffle-t-il dans l'air.

Il s'écarte de moi et je m'approche en grognant de plusieurs caisses qui sont calées dans un coin de la pièce.

Je charge mon sac de plusieurs sachets tout en contrôlant le nombre exact de livraison que je dois faire. C'est un peu le désordre et je me prends les pieds dans un sac à dos.

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant