Chapitre 65

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-          Oui, très bien... Très bien, articulé-je en la ramenant doucement à l'intérieur de la maison.

Dans le salon, je la prends dans mes bras et la serre fort.

-          Bon anniversaire mamie ! Merci de t'être occupé de moi durant toutes ces années, déclaré-je en déposant un baiser sur sa joue fripée.

Ma grand-mère pose une main dans mon dos en riant légèrement.

-          Ça ne me rajeunit pas tout cela...

-          Bon, maintenant, tu te poses et tu ne bouges plus. Je m'occupe de tout, d'accord ? Tes amies ne vont pas tarder à arriver ! rétorqué-je en l'installant sur son fauteuil préféré.

Je me volatilise quelques secondes puis revient auprès d'elle, un plaid et un livre dans les mains. Elle semble surprise de mon attention.

-          Voyons, Yoshiro, je ne vais pas rester assise toute la journée quand même !

-          Non juste le temps qu'on termine les préparatifs, dis-je en affichant un grand sourire.

-          Bon, bon... Je te laisse faire, dans ce cas-là.

Satisfait, je la délaisse pour m'occuper de la petite fête. Les amies de ma grand-mère, de vieilles dames de son âge, débarquent l'une après l'autre. Ensemble, nous entamons les préparatifs.

Tandis que je prépare du thé pour ces gentes dames, Kushina, l'amie proche de ma grand-mère se poste à ses côtés. Elle se ventile le visage à l'aide d'un éventail rose poudrée.

-          On n'est qu'au printemps et il fait déjà une chaleur insupportable ! déclare-t-elle d'un ton essoufflé.

Je ne fais pas attention à leur conversation, trop absorbé par le dressage de table. La fatigue s'est envolée, bien vite remplacée par l'excitation. Je me sens bien, de bonne humeur. Est-ce l'effet de 'petite forêt' ?

-          Oui, c'est vrai. Les températures me semblent également plus chaudes, répond ma grand-mère en délaissant son livre.

-          Regarde-moi ce bon garçon ! Tu l'as très bien élevé, Chiyo, glousse Kushina en m'observant accrocher une banderole.

Je tourne la tête, interloqué. On parle de moi ?

Ma grand-mère sourit d'un air nostalgique. J'ai l'impression de voir sa vie défiler à travers ses petits yeux rieurs. Elle doit sans doute se remémorer certains souvenirs.

-          C'est ma plus belle fierté... Même s'il a manqué plusieurs fois de me rendre folle ! rit-elle joyeusement.

Balle perdue pour mon père, héhé. J'ai toujours été le chouchou, de toute façon.

Mes joues virent au rouge, détestant être le centre de l'attention. Néanmoins, la première phrase de ma grand-mère me touche en plein cœur.

Je l'aime.

C'est vrai que lorsque j'étais jeune, j'étais assez turbulent. J'enchainais les bêtises et mes grands-parents avaient du mal à me tenir. Même à l'adolescence, j'ai eu du mal à me calmer. Mes grands-parents étaient trop âgés pour m'imposer une quelconque autorité et donc, je faisais un peu ce que je voulais. Cependant, malgré toutes mes âneries passées, ils n'ont jamais cessé de m'aimer.

Je termine d'accrocher la banderole et gonfle les ballons colorés. Tout est enfin mis en place et j'observe la pièce décorée en affichant un grand sourire, mes poings sur mes hanches.

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant