Chapitre 27

1.6K 90 6
                                    




Emiko

Deux jours plus tôt

En entendant la voix de Seungho Yoon à travers le téléphone, un frisson me traverse. Je sais qu'à ce moment-là, c'est terminé. Nous avons perdu.

Mais peu importe, on se doit de continuer. Notre clan est puissant et plein de ressources. Tandis que Tōji-sama mobilise tous ses hommes, Katashi et moi prenons la route pour retrouver la trace de Yoshiro à travers Ueno. Il n'est peut-être pas trop tard. En connaissant ce garçon, il ne se laissera pas facilement faire. J'espère qu'il court vite.

Mon oncle et moi roulons, les yeux rivés sur la route, cherchant désespérément une trace de notre compagnon. Rien. Les rues sont désertes. Le dernier signal était près d'une épicerie et puis, plus rien.

Katashi se gare sur le parking et je sors de la voiture à la hâte. Je m'approche de la supérette et inspecte les alentours. Mise à part une vieille dame qui promène son chien, je ne remarque rien de suspect. Bon sang, où es-tu Yoshiro ?

En m'approchant de la porte d'entrée, je distingue le téléphone du jeune homme au sol. L'écran est brisé et ne s'allume plus. Putain !

Je retourne en vitesse vers la voiture et remonte du côté passager. Katashi est au téléphone, les nerfs à vif.

- Au métro ? Des détonations ? On y va ! Je raccroche, s'exclame mon oncle.

- Katashi ? demandé-je, les yeux pleins d'espoirs.

- Le groupe d'Isao vient de m'informer qu'il y a eu des coups de feu à la station de métro de Ueno.

Je le fixe intensément, la gorge serrée.

- Dépêchons-nous, soufflé-je.

Il est étrange de nous voir préoccupé par une situation comme celle-ci. Dans notre clan et dans la mafia général, on ne fait pas dans les sentiments. Cela arrive souvent de perdre l'un des nôtres et mise à part les regrets, rien d'autre n'en ressort. Quand je pense qu'on s'inquiète tous pour une petite racaille de bas étage, je n'en crois pas mes yeux. Pourquoi est-ce si important de lui sauver la vie ? Yoshiro Tamura, qu'est-ce que tu as fait de nous ?

Arrivés à la station de métro, nous dévalons les escaliers, un pistolet à la main. Il n'y a pas de temps à perdre.

Sur les quais, nous ralentissons notre course. Si des coups de feu ont retentis, je ne m'étonne pas de voir personne. Je m'approche du bord et remarque des traces de sang étalé sur le béton.

Yoshiro, dis-moi que ce n'est pas le tien.

Mais à notre grand regret, à Katashi et moi, nous comprenons rapidement que c'est trop tard. Seungho Yoon a mis la main sur Yoshiro et en connaissant la réputation du coréen, le jeune homme ne risque pas de faire long feu.

La soirée est passée et complètement démunie, je suis retournée au 'Moon'. Je ne peux plus rien faire. Je sais que Tōji-sama et les autres se sont isolés pour élaborer un plan afin de récupérer le jeune homme. La vie reprend son cours et je dois continuer à jouer le rôle de la barmaid. C'est plus amusant quand Yoshiro est avec moi. Il m'a bien fait rire, l'autre fois, au 'Zeitaku'. Je n'ai jamais vu quelqu'un s'attirer autant de problème en si peu de temps. Il peut s'estimer chanceux d'avoir attiré les bonnes grâces du chef car sans ça, il aurait déjà fini avec une balle dans la tête.

Tandis que je nettoie minutieusement le comptoir pour me changer les idées, j'entends du remue-ménage dehors. Isao n'est pas là pour faire le rabatteur et la sécurité est moins présente. Qu'est-ce qu'il se passe ?

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant