Chapitre 96

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Lorsque nous quittons la réception et que la limousine s'engage dans les rues animées de Macao, mes yeux restent émerveillés devant ce flot de lumière et ces néons fluorescent. Les enseignes brillent de mille feux et Macao s'émerveille dans cette obscurité chaleureuse.

C'est comme si cette ville nous dévoilait une autre facette. L'énergie tranquille et joyeuse est vite remplacée par l'excitation et la décadence. Macao se transforme et révèle tous ses péchés. La ville de la luxure et du vice où loge tous les plus gros casinos est à son apogée.

La voiture roule et les paysages défilent. Mes rétines manquent de brûler à plusieurs reprises devant cette énergie opulente. Nous finissons par nous arrêter devant l'hôtel/casino de Kaede. Il est bien tard dans la nuit mais je suis aussi excité qu'au lever du soleil, prêt à entamer une nouvelle journée encore plus enrichissante.

Je vais visiter un casino ! Et peut-être claquer un peu de mon fric... Qui sait ?

À tour de rôle, nous sortons de la limousine et celle-ci s'éloigne silencieusement. Tōji se tourne vers moi, les mains dans les poches. Il affiche un air blasé devant ma joie évidente.

- J'ai un rendez-vous, je te rejoins après, déclare-t-il.

Encore un rendez-vous. Il les enchaine depuis notre arrivée.

Je tire sur ma cravate et la range dans la poche de mon pantalon, un sourire sournois scruté sur mes lèvres.

- Ça marche. Ciao le vieux !

Je suis libre. Je peux abandonner le costume tiré à trois épingles et les bonnes manières. Enfin, je peux être moi-même et profiter. À moi Macao !

Le yakuza serre un instant les dents et nous fait à tous volte-face. Il s'engouffre dans l'hôtel et s'éloigne de notre champ de vision. Ian et Katashi se décident à l'accompagner tandis qu'Isao, Akira et Emiko restent près de moi.

Isao sort une liasse de billet de sa veste et la secoue devant nos yeux. Un sourire malicieux se dévoile sur son visage amusé.

- Prêt à vider les caisses ? ricane-t-il.

- Quelles caisses ? Les tiennes sont vides, pouffe Emiko d'un air hautain.

- C'est l'argent du clan, n'en abuse pas, ronchonne Akira.

- Fermez-là les gamins ! Cette génération est incapable de respecter ses ainés, grogne Isao en s'éloignant d'un air boudeur.

Je reste silencieux, incapable de partager ce semblant d'humour avec eux. Lorsqu'il s'agit de mon mentor, je n'arrive plus à esquisser un sourire et encore moins rire à ses blagues idiotes.

Emiko sort deux cigarettes et m'en tend une.

- Tu fumes ? Merci, dis-je à son intention.

- Parfois. Macao est la ville de tous les pêchés alors je trouvais ça opportun, rit-elle légèrement.

Akira nous dévisage un instant et rejoins Isao à l'intérieur de l'hôtel. Je hausse les épaules et allume ma cigarette. Nous nous appuyons contre le mur et tout en tirant une bouffée de nicotine, nous relevons les yeux vers le ciel où les étoiles dansent entre elles.

Après quelques minutes, Emiko s'écarte et pose une main sur mon épaule.

- J'y vais, tu me rejoins ? demande-t-elle en remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

- Yep, j'arrive. Je la termine, réponds-je en secouant la tête.

La jeune femme entre dans l'hôtel et je me retrouve seul. Je tire une nouvelle bouffée de ma cigarette tout en observant les passants marchaient tranquillement le long du trottoir. Les voitures de luxes défilent sous mes yeux ébahis. J'ai tendance à oublier qu'il existe deux mondes. Ceux des pauvres et ceux des riches. Auparavant, j'étais coincé dans celui des défavorisés et depuis ma rencontre avec le yakuza, je frôle le milieu de la richesse.

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