Chapitre 32

1.4K 89 16
                                    




La décoration est comme dans mes souvenirs, avec ces touches de rouge et de noir. Il y a toujours ce billard, sur le côté et le coin salon reste intact avec ses fauteuils en cuir marron. J'observe tranquillement les lieux et mes yeux se posent sur la porte qui mène à la chambre secrète du mafieux. C'est à cet endroit qu'il m'a pris ma virginité, quelques mois auparavant. Je réalise soudainement que je côtoie ce mec depuis quelques temps déjà et pourtant, j'ai l'impression de l'avoir rencontré hier.

Il me faut un petit moment pour reporter mon attention sur lui et son aura enivrante. Lui, depuis le début, ne m'a pas quitté des yeux. Tout le long j'ai senti son regard envoutant me transpercer.

-          Comme convenu, je suis là pour la prime, déclaré-je en m'avançant de quelques pas.

Je reste stoïque, maître de mes émotions. Je relève les yeux vers lui et plante mon regard clair dans le sien. Ses lèvres s'étirent doucement dans un petit sourire énigmatique. Il attrape une enveloppe qui était posée sur son bureau en bois et l'agite doucement devant mes yeux.

-          C'est ça que tu veux ?

Je retiens le rictus qui tente de franchir mes lèvres. Bien sûr que c'est ça que je veux, quoi d'autre connard ?

Il m'incite à m'approcher du bout des doigts, le regard langoureux et la posture paresseuse. Ce type respire la luxure et l'arrogance, c'est dingue. 

Si je franchis la distance qu'il y a entre nous, je suis foutu.

Mes pas me guident jusqu'à lui avec une lenteur mesurée, comme si je désirais le faire patienter d'avantage. Constamment, il se joue de moi, ne pourrais-je pas pour une fois en profiter aussi ?

J'arrive à sa hauteur et croise les bras, les yeux plissés.

-          J'attends, soufflé-je en l'observant du coin de l'œil.

Tōji prend son temps pour se redresser et plier l'enveloppe.

-          Un scooter, mmh ?

Un instant, je fronce les sourcils sans comprendre ce qu'il veut dire.

-          Tu as intérêt à porter ton casque... ajoute-t-il, son timbre de voix plus grave.

Ah ! Il parle de mon moyen de transport. Il ne peut pas être plus clair quand il parle ?

-          Sinon ? répliqué-je en haussant un sourcil.

-          Sinon...

Ses mots restent en suspens, virevoltant dans l'air. Il attrape une règle qui était parfaitement rangée près de ses dossiers. Son attention se reporte sur moi et doucement, il tapote la règle dans sa main. Son regard brûlant et langoureux se transforme en deux pupilles acérées.

-          Je n'hésiterai pas à te claquer le cul avec, ajoute-t-il calmement en désignant du menton la règle.

Je comprends trop vite où il veut en venir et le rouge me monte aux joues. Non mais il se prend pour qui, lui ? Il veut que je lui en mette une ?

Putain, Isao, sale balance.

Les narines dilatées par l'injustice qui me submerge, je recule d'un pas en riant nerveusement.

-          Non mais ça va pas ? Tu rêves, mon pauvre ! m'exclamé-je.

-          Ah oui ?

-          De toute façon, je compte mettre mon casque alors garde tes menaces pour toi, racaille !

Tōji hausse un sourcil avec une expression dédaigneuse sur le visage.

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant