Chapitre 49

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Lorsqu'Emiko et moi quittons le restaurant italien, Choso se poste face à nous et me tend en silence mon téléphone. Tout à l'heure, je l'avais jeté sans me soucier de son état, bien trop énervé pour penser à ce genre de détail mais lorsque je le vois en parfait état, je bégaie quelques instants.

- Il n'était pas... Cassé ? dis-je d'un air perplexe, un sourcil élevé.

C'était vraiment stupide de le jeter contre un mur, comme si je pouvais me payer des portables comme ça tous les jours. Choso secoue la tête.

- Je l'ai fait réparer, avoue-t-il tranquillement.

Je prends mon portable et l'examine tout en affichant une mine surprise.

- Quoi ? Sérieux ? Tu n'aurais pas dû... soufflé-je.

Choso hausse les épaules comme si ce n'était rien. Pourquoi a-t-il fait cela ? C'est gentil.

- Merci... Mmh, je pars avec Emiko, rétorqué-je en fourrant le téléphone dans ma poche.

Mon garde du corps ne semble pas comprendre tout de suite. Il me dévisage un instant. Emiko pose une main sur son épaule en le regardant du coin de l'œil.

- Il sera avec moi, inutile de nous suivre.

- Mais je dois suivre tous ses déplacements, réplique-t-il en fronçant légèrement les sourcils.

- Inutile, répète-t-elle. Il ne risque pas d'être en danger avec moi.

Choso observe longuement Emiko. Je vois bien qu'ils se connaissent et vu le regard qu'il lui adresse, il doit également connaître sa réputation. Il finit par soupirer.

- Très bien. Je suppose que ce n'est pas la peine que je le récupère ?

- Exactement. Je le ramènerai à Ueno.

- Ueno ? Monsieur vit à Ginza, rétorque le garde du corps d'un air septique.

- Comment ? Mais je ramène Yoshiro chez Saki, déclare la jeune femme.

Emiko fronce les sourcils, assez perplexe. Elle pose ses mains sur ses hanches tout en me jetant un coup d'œil. Je passe une main derrière ma tête en riant nerveusement. Je n'ai pas encore dit à Emiko que j'avais emménager chez Tōji.

- Alors, à ce sujet... C'est-à-dire que... Je ne vis plus chez Saki, avoué-je en trépignant sur place.

- Comment ça ? Tu as déménagé ? demande-t-elle avant de se retourner vers Choso. Pourquoi parles-tu de Tōji-sama ?

- Yoshiro loge chez Tōji-sama alors tu devras te rendre à Ginza, déclare le garde du corps tout naturellement.

Merci Choso pour ta discrétion. Je me gratte la tête, commençant à sentir mes joues brûler. C'est un peu gênant, en fait. Emiko fait de gros yeux.

- QUOI ?! Depuis combien de temps ?

- Une semaine... grommelé-je. Allez, on y va ?

- Il va me falloir deux milkshakes pour digérer la nouvelle, grogne-t-elle dans sa barbe.

Choso décide donc de nous laisser et de repartir à sa voiture. De nôtre côté, Emiko et moi quittons le quartier au volant de sa moto flambant neuve.

Le soleil est haut dans le ciel et illumine la ville. J'observe les paysages défiler, accroché à la taille de mon amie. Elle roule avec aisance et nous arrivons rapidement à son appartement qui se situe à Harajuku. J'ignorais qu'elle vivait ici.

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