Chapitre 33

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L'envie de balancer la canne en l'air me démange dangereusement mais je me contiens. La mâchoire contractée, j'observe le tapis de jeu en tentant de garder la face. J'ai perdu et, au fond je m'y attendais mais l'avouer me fait vraiment chier.

Tōji repose gentiment sa queue sur le côté et retire lentement sa cravate.

-          Tu es mauvais joueur ?

-          Absolument pas.

Si.

La table nous sépare et je sais que bientôt elle ne sera plus un obstacle.

-          Approche, m'ordonne-t-il, une pointe d'autorité dans la voix.

Je dois respecter mon engagement alors malgré mon envie de fuir, je contourne le billard et me poste à ses côtés. Il m'attire à lui tout en enroulant son bras autour de ma taille. Je me retrouve pratiquement collé à son torse.

-          Allons, tu savais que t'y serais passé de toute manière, ajoute-t-il d'un air amusé.

-          Ferme ta gueule, rétorqué-je sèchement.

La grande main du yakuza attrape ma chevelure brune et la tire en arrière avec force. Un gémissement sort de ma bouche. Son visage s'approche du mien et dans un souffle, il murmure contre mes lèvres.

-          Attention Yoshiro.

Je grimace sans honte en serrant les dents, un œil entrouvert. Il me cherche lui aussi !

En un éclair, alors que j'étais face à lui, je me retrouve plaqué contre la table de jeu. Mes yeux croisent mes billes restantes qui semblent me narguer. Lâcheuses !

Je tourne la tête sur le côté, la respiration coupée et le cœur palpitant. Tōji se poste derrière moi et je le sens déjà dur lorsqu'il colle son bassin contre mon cul. Je retiens mon souffle.

-          Enjoué ou non, je prendrai ce qui me revient de droit, dit-il solennellement.

Alors c'est ainsi. Mon destin est scellé.

Sa main passe sous mon t-shirt et glisse le long de mon dos, m'arrachant un frisson alors qu'il fait une chaleur insupportable dans cette pièce.

-          Je sais, murmuré-je.

-          N'agis pas comme si ça te déplaisait.

-          Ça ne me plait pas... !

-          Quel bon comédien tu fais.

Il se presse d'avantage contre moi et je me cambre instinctivement. La gorge serrée, je fixe le tapis en tentant de refouler l'excitation qui émerge à l'intérieur de moi.

Le yakuza porte ses doigts sous les coutures de mon jean et doucement, le tissu glisse le long de mes cuisses. Mon caleçon suit le même chemin avec tout autant de délicatesse. Il prend vraiment son temps le bâtard. Je me sens d'autant plus gêné par la situation et mon corps se met à tortiller sur place.

-          Mmh... marmonné-je dans ma barbe.

Il vient caresser mon postérieur avec la même douceur que précédemment et le claque subitement, sa main redevenue dévastatrice. Je porte une main sur ma bouche pour retenir le cri qui me supplie de sortir.

Mes cuisses se serrent entre elles et je ferme les yeux en me rendant compte que j'ai durci. J'ai tellement honte.

Contrairement à moi, Tōji ne retient pas son ricanement. Sa main glisse de nouveau sur mes fesses mais cette fois-ci, il ne les maltraite pas.

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