Chapitre 98

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Lorsque la lumière du jour parvient jusqu'à moi, j'ouvre doucement les yeux. Les rayons du soleil s'infiltrent dans la pièce et réchauffe la chambre. Je m'étire et roule sur le côté dans un long bâillement. Avec surprise, je constate que la place à mes côtés est vide.

Je relève mollement la tête et au réveil posé sur la table de chevet, je remarque qu'on est en fin de matinée. Tōji a dû partir tôt ce matin pour enchainer les rendez-vous, comme à son habitude.

J'émets un soupire en me levant et instinctivement, je passe une main dans mes cheveux en bataille où des épis ont fait leur nid. Les derniers évènements de la veille me reviennent en mémoire et je me désole de me savoir en froid avec le mafieux. J'espère que cette journée s'annoncera plus positive.

Après mettre un peu mieux réveillé et préparé, je file dans les jardins de l'hôtel où se trouve les piscines chauffées. À l'extérieur, alors que nous somme seulement au printemps, une chaleur écrasante s'immisce dans l'air. Une serviette autour des épaules et vêtus d'une tenue légère, je rejoins Emiko qui badine avec Kaede, en maillot de bain, au bord de la grande piscine. La lumière se reflète sur l'eau claire et les rayons se faufilent devant mes yeux, m'éblouissant outrageusement.

Je porte une main sur mes yeux en grimaçant et dépose ma serviette sur un transat libre.

Les deux jeunes femmes relèvent la tête vers moi, des sourires enjoués accrochées sur leurs lèvres.

-          Yoshiro ! Bien dormi ? s'exclame Emiko en relevant ses lunettes de soleil d'un noir profond.

Avec la lumière vive, ses yeux verts prennent une teinte encore plus émeraude qu'auparavant. Kaede incline doucement la tête en m'adressant un sourire poli. Je m'installe à leur côté, plongeant mes pieds dans l'eau chaude où la fumée s'en échappe.

-          Oui, ça va. Et vous ? réponds-je calmement.

-          Très bien. Nous avons décidé de faire une petite trempette... Il aurait été dommage de ne pas en profiter avec ce temps merveilleux, déclare Kaede en rejetant ses longs cheveux en arrière.

-          C'est vrai qu'il fait chaud... On se croirait presque en été, soufflé-je en observant mes pieds dans l'eau.

Mes yeux dérivent sur les deux jeunes femmes et j'aperçois leurs silhouettes désirables, leur teint pâle, leurs courbes désirables. Emiko émet un ricanement en remettant en place ses lunettes.

-          Tu devrais mettre de la crème solaire Yoshiro sinon tu vas prendre un coup de soleil, m'avertit mon amie d'un ton amusé.

-          Pas besoin, je ne compte pas me baigner.

-          Voyons, tu es si pâle que tu vas rougir comme une tomate ! pouffe-t-elle.

Je lui lance un mauvais regard, une moue sur le visage.

-          Tu peux parler, tu ressembles à une poupée de porcelaine, raillé-je en haussant un sourcil.

Elle glousse en réponse, doucement amusé. Elle rejette la tête en arrière, dévoilant ses clavicules tatouées. Emiko ne semble pas avoir honte de ses tatouages, au contraire, elle les exhibe fièrement. Je penche la tête sur le côté, me demandant comment serait mon corps recouvert de tatouage. Cette idée se faufile dans mes pensées et s'évapore aussitôt lorsque je vois un grand homme au ventre rond marcher en short de bain, le corps recouvert de tatouage. Le crâne rasé et les sourcils épais, il se poste devant le bassin et plonge. Mes yeux suivent ses gestes et son serpent tatoué dans le dos semble onduler avec ses mouvements.

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