Chapitre 107

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Tōji


Et comme la vie me l'a inculqué, je me bats de toutes mes forces. Je lutte et je m'acharne comme un forcené car seule ma victoire compte. Je n'ai pas d'état d'âme à éliminer tout ce qui se trouve en travers de mon chemin.

L'usine désinfecté où je me trouve en compagnie de Katashi et Ian est sombre, dépourvu de lumière mise à part celle du plafond qui clignote par à-coups. L'humidité empli la pièce et l'odeur désagréable de la poussière s'immisce à l'intérieur de nos narines. L'éclairage de l'ampoule parvient par moment sur mon visage, dévoilant mon regard froid et sanguinaire.

Si le diable existe réellement, il me bannirait de son antre démoniaque. Car avec ce que je m'apprête à faire : il est indéniable que je suis pourri jusqu'à la moelle.

D'une main ferme, j'attrape la chevelure souillée de sang d'un Russe que j'ai kidnappé un peu plus tôt dans la journée. Je tire assez fort pour qu'il rejette la tête en arrière, les dents serrées. Ses pupilles d'ordinaire claires ont un éclat terne. Il n'y règne qu'une terreur sans nom car rien qu'à ma vue, l'homme se pisse dessus. La veine de sa gorge palpite et moi je ressens une jubilation perverse face à spectacle monstrueux.

Je me contemple dans son effroi, prenant plaisir à torturer son âme damnée.

- Дьявол ничто рядом с тобой... ( Le diable n'est rien à tes côtés... )

- Répète-moi ça en Japonais, fils de pute, asséné-je en lui décochant un coup de poing dans le nez.

Je relâche brutalement ses cheveux et tourne autour de lui, comme un animal guettant le moindre faux pas de sa proie. Le Russe saigne abondamment du nez dû au coup que je lui ai adressé. Même si ma frappe était dure, le poing américain a fait le reste du travail. Cet objet trône sur mes doigts et jubile devant la douleur qu'elle peut causer.

L'homme ne cesse de suivre mes mouvements de ses yeux injectés de sang. Il tressaille lorsqu'il me sent passer derrière lui. Les lèvres retroussées, les narines dilatées, je continue de rôder autour de son corps jusqu'à retrouver ma place en face de lui. Je croise un instant les bras, le visage impassible et le regard sombre.

- Ce n'est pas vous d'ordinaire qui êtes réputés pour être les plus abominables ? Amusant de voir un Russe se pisser dessus devant un Japonais, raillé-je moqueusement, un rictus cruel sur les lèvres.

Le type me dévisage car malgré sa peur, une colère effroyable l'anime. Il crache un mollard épais où salive et sang se mélange. Le cracha atterrit près de mes pieds et dans un élan de fureur, Katashi s'avance rapidement, la main levée.

- Иди и умри. ( Va crever. ), grogne-t-il.

Je le stoppe aussitôt en levant la main en l'air.

- J'ai dit qu'il était à moi, tranché-je en fixant l'ennemi.

Peu impressionné par cette rébellion inconsciente, je lève le pied et le porte sur l'entrejambe de l'homme. J'appuie le talon de ma botte militaire sur son membre jusqu'à ce que son visage se déforme dans une grimace repoussante.

- Et je t'ai dit de parler en Japonais.

- Je ne parle pas... Cette langue... articule-t-il difficilement.

- Que dis-tu ? Tu veux que je te coupe la langue ? m'exclamé-je en faisant pression sur son entrejambe.

Le sang pulse dans mes veines et celles-ci sont si bleues qu'elles peuvent exploser à tout moment. Finalement, je retire mon pied et contemple un instant mes phalanges égratignées et rouges par le sang que j'ai fait couler.

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant