( TW : violence sexuelle, viol )Je suis resté toute la nuit suspendu à la poutrelle, dans un silence morbide, dans une ambiance effrayante. Afin de calmer l'angoisse qui me consumait au fil des heures qui s'écoulait, j'ai pensé à tellement de choses. Premièrement, à ma grand-mère. Cela fait des mois que je ne l'ai pas vue et la dernière fois que je l'ai eue au téléphone, elle me réprimandait sur mes conneries incessantes. Est-ce-là les derniers mots que j'aurais avec elle ? La dernière image qu'elle aura de moi ? Un gamin qui se prend pour un homme, incapable de vivre sans se créé des problèmes, toujours à la recherche de l'attention des autres ?
Elle me manque.
J'ai pensé à Saki, qui à l'heure actuelle, doit bien se demander où je suis. Le pauvre, il va attendre longtemps son paquet de cigarette. J'espère qu'il ira s'en acheter un autre d'ici-là. Peut-être que je ne pourrai jamais plus l'exterminer à la console. Ça serait vraiment dommage.
Emiko s'est infiltrée dans mon cerveau. Sa voix tremblante résonne encore dans ma tête et j'ai senti qu'elle avait peur, qu'elle était stressée. Est-ce qu'elle s'inquiétait vraiment pour moi ?
Au même moment, j'ai repensé à Isao qui me doit toujours vingt dollars. Cet enfoiré m'a envoyé lui acheter de l'alcool et j'ai dû l'avancer. Depuis, silence radio. Vraiment un rat, ce type.
Est-ce que j'ai réfléchi ? Oui j'ai tellement réfléchi et je n'ai toujours rien à dire. J'ignore tout de Tōji et de son organisation. J'ignore tout de ses combines. Cet homme est un véritable mystère à mes yeux.
A son échelle, je ne suis qu'un petit dealer de drogue. Tout ce qu'il se passait derrière, je m'en foutais un peu. Mais maintenant, je suis confronté à tout ça et je me rends compte des enjeux.
J'aurais pu être tranquillement chez mon ami, à jouer à la console et à rire aux bonnes blagues de Saki mais je me retrouve encore fourré dans ces histoires de mafias et de règlement de compte. Finalement, non, si je me souviens bien... Je devrais assister à mon procès aujourd'hui. Ah ah quelle veine d'y avoir échapper...
Je ris nerveusement, tout seul, dans cet endroit lugubre et la tension fait palpiter mon pouls.
L'aube se lève lentement et la lumière s'infiltre faiblement par-dessous la grande porte roulante de l'entrepôt. Je pousse un soupire, le corps engourdi. Je tressaille lorsque la porte grince dans un bruit métallique.
Il est là. Ses pas se font entendre sur le sol en béton.
Seungho se présente devant moi, ses cheveux longs attachés en queue de cheval. Je ne prends même pas la peine de le regarder. Je sens la présence d'autres personnes, ses hommes de mains sans doute.
- Alors, tu as passé une bonne nuit ? Tu as pu réfléchir correctement ? me demande-t-il de son timbre de voix léger.
Silence. Ma bouche ne parvient pas à s'ouvrir.
Même si j'étais au courant des affaires de Tōji, est-ce que je serai capable de parler ? Je pourrais le trahir ?
- Bien... J'ai ma réponse. Tu es plutôt coriace, finalement. Min, In-Su, déliez ces cordes vocales.
Je relève vivement la tête en affrontant le regard du coréen. Il est malsain, fourbe et sinistre.
- Ne fais pas ça ! dis-je précipitamment.
- Tu as retrouvé l'usage de la parole ? Bien, j'écoute.
- Je jure que je ne sais vraiment rien, je suis complètement inutile dans cette histoire, relâchez-moi s'il vous plaît !
VOUS LISEZ
Yakuza
RomanceYakuza [ BxB ] Yoshiro Tamura est un jeune homme de vingt-trois ans. Récemment arrivé à Tokyo, il se démène à joindre les deux bouts pour survivre dans cette ville dense. Enchainant les petits boulots, il va se retrouver finalement mêlé à un monde s...