Chapitre 85

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Je saisis rapidement son poignet et la tire à moi. Hana se lève en trombe, une expression surprise sur le visage.

- Y-yoshiro ? bégaie-t-elle.

- Tout va bien, je suis là ! assuré-je en la prenant contre moi.

Les deux garçons, visiblement aussi âgé que moi, se lèvent d'un bond.

- Hey, qu'est-ce que tu fais mec ? On discute tranquillement avec cette nana ! s'exclame l'un des deux.

Je balaie rapidement mes yeux sur l'accoutrement des types. Les deux ont un style sportswear, vêtu d'ensemble de jogging.

- J'appelle plutôt ça de l'harcèlement ! Laissez la tranquille, tonné-je en contractant ma mâchoire.

Hana se réfugie dans mes bras, s'accrochant à ma chemise. Les larmes débordent de ses yeux bleus qui brillent dans la nuit.

- Yoshiro... Allons rejoindre les autres, j'ai peur... murmure-t-elle difficilement.

Ma colère est palpable, intense. Néanmoins, je tente de garder mon sang-froid, ne serait-ce que pour rassurer Hana. L'un des garçons s'avance jusqu'à être à quelques centimètres de mon visage. Hana tressaille à son approche.

- Tu cherches la merde, connard ? grogne-t-il à mon encontre.

- Pas besoin, je l'ai juste en face de moi, sifflé-je calmement.

Le type fait de gros yeux et m'envoie une gifle sous les ricanements de son acolyte. Hana pousse une petite exclamation en portant une main à sa bouche. Son sac à main tombe au sol et les passants commencent à ralentir leur marche. Ma tête tourne sur le côté sous l'effet de la claque et j'observe un instant le vide.

- Ah... J'avais pas prévu de me battre ce soir, soupiré-je d'un air désespéré.

Tant pis.

Mon poing serré, je l'envoie directement dans la mâchoire du gars. Il recule d'un pas en grognant mais je ne lui laisse pas le temps de se remettre de ses émotions. Je l'attrape par le col de son t-shirt et lui assène un coup de boule.

- Yoshiro ! s'écrie Hana, sous le choc.

Les membres tremblants, elle recule en nous observant. Mais je ne l'écoute déjà plus.

S'il y a bien une chose que j'apprécie dans mes émotions, c'est que lorsqu'elles explosent, je suis capable de tout détruire sur mon passage. C'est pourquoi en voyant ces deux sales types faire les malins, je suis incapable de me contrôler d'avantage.

La rage explose dans mon être intérieur et sans remord, je la laisse me submerger.

Le pote du gars s'active aussitôt et me tire par les épaules pour me faire un croche-patte. Je tombe mollement au sol.

- Espèce de bâtard ! injure-t-il en m'envoyant un coup de pied dans les côtes.

Peu importe. Ce n'est pas ça qui va m'arrêter.

J'attrape son mollet et tire assez fort pour le faire basculer. Je me relève rapidement et flanque un coup de coude dans le torse de son acolyte. Ils ont beau être deux contre moi, ça ne m'empêchera pas de faire des dégâts !

Et puis, ça me fait du bien de libérer ma colère.

Les passants se sont arrêtés pour assister à la bagarre. Personne n'ose broncher ni intervenir. Ça m'arrange pas mal.

Celui a qui j'ai envoyé un coup de boule, le nez dégoulinant de sang, porte une main sur son torse. La rage brûle dans ses yeux et il fonce précipitamment sur moi. Ses mains sont prêtes à m'attraper lorsque je bondis en arrière et lève ma jambe pour le frapper dans les côtes.

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