Chapitre 92

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Les bruits assourdissants des bombes explosent dans les environs. Le terrain est parsemé de mine et les corps sans vie s'accumulent au fil des minutes. L'atmosphère est meurtrière, effrayante et sans nul doute sanglante. J'entrevois de la fumée sortant de terre et un sentiment d'anxiété s'immerge à l'intérieur de moi.

Une détonation éclate dans l'air et j'explose de rage en voyant mon personnage se faire tuer. Je jette furieusement ma manette sur le canapé.

-          Putain ! grogné-je, les dents serrées.

Tōji pousse un énième soupire en voyant dans l'état où je me mets pour un jeux vidéo. Il ne comprend pas que j'ai démoli mon score et que mes coéquipiers ont perdus la partie à cause de moi !

J'affale mon dos contre le dossier du canapé, les bras croisés. La rage se lit dans mes yeux et le rictus que j'ai au bord des lèvres menace de tout ravager sur son passage.

-          Allez, éteins-moi ça et va t'habiller, ordonne subitement le mafieux en se levant du divan.

Je lève les yeux vers lui, une mine boudeuse affichée sur mon visage contrarié.

-          Pourquoi ? marmonné-je dans ma barbe.

-          On part demain, il te faut de nouveaux vêtements, informe-t-il en s'engageant dans le couloir.

C'est vrai que demain nous partons en voyage d'affaires, à Macao. Tōji m'avait dit que je devais porter des vêtements respectables et soignés. Or, je n'en possède pas.

D'un air blasé, je me lève et traine des pieds jusqu'à ma chambre où la porte demeure toujours cassée... Tōji ne veut pas la réparer car soi-disant, ça m'inciterait à me réfugier à l'intérieur.

C'est un psychorigide. 

Devant mon armoire, j'attrape quelques vêtements et les enfile rapidement. Je retourne au salon une fois prêt et fourre mes mains dans mes poches, une petite moue collée sur le visage. Le yakuza est déjà là, ses clefs en main. Il me jette un bref coup d'œil et désigne la porte d'entrée d'un geste de menton.

-          Oui, oui... Relou, marmonné-je tout bas en le dépassant.

-          Tu as dit quoi ?

-          Que tu étais charmant habillé comme ça ! m'exclamé-je en esquissant un grand sourire.

Le mafieux me dévisage longuement, les yeux plissés. Il attrape sa veste et m'emboîte le pas.

-          Hypocrite, siffle-t-il.

J'émets un léger ricanement en quittant l'appartement. Tōji s'applique à fermer la porte et nous quittons rapidement l'immeuble. Une fois dans sa voiture, le mafieux se décide à rouler dans l'arrondissement où nous habitons. Comme c'est un quartier luxueux, je suppose qu'il va m'amener dans des boutiques coûteuses.

Mon instinct ne me trahi pas quand je le vois se garer devant de prestigieuses boutiques.

-          Alors, on dépense combien aujourd'hui ? Milles dollars ? Non attends, deux milles ! Peut-être trois milles ? gloussé-je d'un air amusé.

-          Jusqu'à ce que tu deviennes agréable à regarder, répond le mafieux.

J'ouvre la bouche, bouche-bée. Non, je suis carrément outré et peut-être même un peu vexé. Le nez froncé et les lèvres plissées, je lui flanque une tape sur l'épaule et sort de la voiture en claquant fortement la portière.

-          Espèce d'enfoiré, grogné-je entre mes dents serrées.

En réponse, le mafieux ricane outrageusement et me propose son bras que je refuse immédiatement.

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant