Chapitre 78

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La bâtisse qui se trouve face à nous est tout simplement spectaculaire. Le bois recouvre l'ensemble du bâtiment, et derrière celui-ci, j'aperçois d'énormes sapins.

- Où est-ce que tu nous as amenés ? demandé-je en plissant les yeux.

La curiosité se lit sur mon visage. Tōji continue de me sourire et nous marchons jusqu'à l'entrée. Ma main dans la sienne, nous entrons dans l'établissement. L'intérieur est tout aussi beau que l'extérieur. Un long tapis émeraude longe le sol, de l'entrée jusqu'au comptoir de l'accueil. Des sculptures à forme animale trônent sur des consoles en bois massif. Je porte mon regard sur les peintures accrochées aux murs, sans doute inspirées par la nature. Un grand aquarium se trouve au centre de la pièce.

Alors que nous nous postons face au comptoir, une charmante jeune femme vient à notre rencontre. Son chignon noir est parfaitement coiffé, au millimètre près. Elle porte un yukata rose pâle et son sourire illumine la pièce.

- Messieurs, bonsoir, dit-elle avec douceur.

- J'ai une réservation au nom de Kobayashi, déclare le mafieux.

- Oh ! Oui, évidemment. Suivez-moi, je vous amène à votre chambre.

J'aperçois des employés qui poussent des dessertes débordantes de nourriture puis disparaitre dans les couloirs. Je comprends enfin que nous nous trouvons dans un ryokan.

Sans déconner ?

Cet établissement est situé en pleine nature et la structure est très bien entretenue. Les employés semblent aux petits soins pour leurs clients et la décoration est époustouflante. Il n'a pas choisi n'importe quel hôtel. Connaissant ses goûts, il a dû prendre un ryokan luxueux.

Sacré yakuza.

- Yoshiro ? souffle le mafieux en se tournant vers moi, un sourcil élevé.

Je n'ai pas réalisé que j'étais resté immobile, plongé dans mes pensées. Le mafieux m'observe curieusement et la jeune femme penche la tête sur le côté, patientant à l'entrée du couloir.

- Ah ! Oui, désolé. Je suis là, dis-je précipitamment.

Par réflexe, j'attrape le bras du mafieux tout en lui emboîtant le pas. Je reste près de lui tandis que mes yeux continuent d'analyser mon nouvel environnement.

Des hommes et des femmes déambulent dans le couloir, vêtus de magnifiques yukatas. Certains portent une serviette autour des épaules et ont la peau rougie. Je plisse les yeux. Il y a un sauna dans ce ryokan ?

La jeune femme nous guide jusqu'à notre chambre et ouvre la porte.

- Voici. Comme convenu, nous vous apporterons le repas. Les futons sont déjà installés. Je vous souhaite un agréable séjour, déclare la jeune femme en souriant.

La chambre, que dis-je, la suite ! La suite est spacieuse, aérée. Le tatami recouvre le sol et les murs sont fait de toiles. Les couleurs neutres sont abordées. Lorsque j'entre dans la suite, je distingue directement la pièce à vivre et sa petite table en bois où reposent sur les côtés deux coussins. À ma droite se trouve la chambre. Les futons ont en effet été disposés et une délicieuse odeur d'encens s'infiltre dans mes narines.

- La suite dispose d'un onsen, n'est-ce pas ? rétorque le mafieux en plissant les yeux.

- Bien entendu, monsieur. Vous possédez la suite avec le onsen privatif, répond-elle en hochant la tête.

Mais non.

Un onsen privatif ?!

Tōji semble satisfait de sa réponse. La jeune femme incline la tête et nous quitte en silence. Je tourne la tête vers le mafieux, la bouche entrouverte, une expression surprise sur le visage.

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