Chapitre 60

1.7K 99 13
                                    


Ma conscience me revient doucement et mes yeux s'ouvrent avec lenteur. J'ouvre la bouche et seul un bâillement en ressort. J'émerge de mon sommeil en ronronnant, un filet de bave séchée au coin des lèvres. Je me sens étrangement bien, calé dans une position confortable.

Je sens un poids sur ma tête et instinctivement, je relève les yeux.

- Enfin réveillé ? rétorque le mafieux en m'observant calmement.

Sa main est posée sur ma tête et il caresse mes cheveux du bout des doigts. Je cligne des yeux avec lenteur, ayant du mal à reprendre mes esprits. Il me faut quelques longues secondes pour comprendre que je suis allongé sur le torse de Tōji, à moitié vêtu et que je me suis évanoui après avoir jouit. Le yakuza me regarde curieusement, un de ses bras positionné derrière sa tête. Je suis sur lui et pourtant je n'ai pas l'air de le déranger. Il semble décontracté.

- Euh... Ouais, dis-je sans grande conviction, le regard un peu vide.

Des rayons de soleil traversent la fenêtre de ma chambre, venant illuminer nos deux corps. Combien de temps ai-je dormi ?

Tōji lève la tête vers le poster d'un groupe de rock qui est accroché au mur, au-dessus de nous.

- Sympathique... Ces artistes. Ils étaient connus principalement par des adolescents, non ? demande-t-il, un sourire malicieux collé sur ses lèvres.

Je rougis subitement et me redresse aussitôt. Mon t-shirt tombe sur mon bassin, cachant mes parties intimes à mon plus grand soulagement.

- T-tu... J'ai jamais eu l'occasion de l'enlever ! Et puis, tu fais quoi encore là ? T'es pas parti ? Ma grand-mère ne va pas tarder à rentrer ! répliqué-je vivement.

Le mafieux hausse mollement les épaules d'un air désintéressé. Il se redresse légèrement à son tour et m'emprisonne dans ses bras.

- Tu dormais si bien que je n'ai pas osé te réveiller. Et puis, j'avais du temps à tuer apparemment.

- Pour une fois que ce ne sont pas des gens... marmonné-je dans ma barbe.

- Qu'est-ce que tu dis ?

- Rien du tout !

Je me lève d'un bond du lit, détruisant son étreinte par la même occasion et balade mes jambes dans la pièce. J'attrape rapidement mon short et l'enfile en vitesse. Tōji me regarde du coin de l'œil, un sourcil élevé. Il se redresse nonchalamment et saisit ses vêtements qu'il avait jeté un peu plus tôt.

- Mmh... Bien, je vais y aller. J'ai encore quelques affaires à régler mais, demain, je viendrais te récupérer et nous rentrerons à Tokyo.

Je m'arrête un instant, figé par ses mots. Bien sûr, comment aurait pu-t-il en être autrement ? Maintenant que nous sommes réconciliés, il est évident pour lui que je rentre.

- Non, je ne rentrerais pas tout de suite. Après demain c'est l'anniversaire de ma grand-mère et je tiens à le passer avec elle. Je rentrerais à la fin du week-end, affirmé-je en plantant mon regard déterminé dans le sien.

Le mafieux garde le silence, m'étudiant sérieusement. Je vois une petite ride se former sur son front, signalant qu'il n'a pas l'air d'apprécier ce que je dis.

- Je ne peux pas rester d'avantage à Okinawa, Yoshiro, finit-il par dire.

- Je ne te demande pas de rester, dis-je en arrangeant mon t-shirt.

Je me rends directement compte que mes mots ont pu être secs. Je relève la tête et m'approche de quelques pas.

- Euh, je veux dire... C'est que...

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant