Chapitre 4

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Ça fait combien de temps qu'il est là, au juste ? Je penche la tête sur le côté en le dévisageant.

- Qu'est-ce que tu fais là... ? demandé d'un air interloqué.

Saki se lève d'un bond et m'attrape par les épaules. Il me secoue légèrement. Je vois ses yeux m'analyser comme s'il cherchait quelque chose.

- Tu vas bien ? Qu'est-ce qu'il s'est passé alors ? Je me suis tellement inquiété !

- Euh...

Je cligne des yeux à plusieurs reprises et recule d'un pas.

- Ouais ça va...

Il n'a pas l'air prêt de me lâcher. Je le vois même se rapprocher d'avantage. D'un coup, il me prend dans ses bras.

- Yoshiro, dieu merci tu es en vie ! J'ai cru que ces types t'avaient torturer ou je ne sais quoi !

- Ah ah ah ouais... C'est pas exactement ça mais on s'y rapproche...

Je ricane nerveusement mais ça ne me fait pas rire. Mon ami me serre contre lui en poussant un soupire d'aise.

- Je suis content, vraiment, déclare t-il.

N'appréciant peu les contacts physiques surtout à ce degrés-là, je le repousse gentiment en riant faussement.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas rentré chez toi ?

- Rentrer chez moi ? T'es malade ou quoi ? J'étais complètement paumé, ils m'ont dégagé et t'ont gardé, comment j'aurai pu rentrer chez moi sans me soucier de toi ?

Je reste un peu con sur le coup. Il se détache de moi et fourre ses mains dans ses poches. J'ouvre la porte et pénètre dans mon appartement. Directement, je pars m'affaler sur mon canapé-lit.

- Mais je suis là maintenant alors t'en fais pas, tu peux rentrer chez toi, réponds-je d'un ton las.

Mes paupières menacent de se fermer toutes seules tellement je suis fatigué. Saki referme la porte derrière lui et vient s'asseoir à mes côtés.

- Hors de question. Il faut que tu me dises ce qu'il s'est passé.

Je le regarde de travers. S'il y a bien une chose dont je n'ai pas envie de parler, c'est bien de ça. Je veux juste oublier. J'émets en grognement en me roulant en boule dans mon lit de fortune.

- Lâche-moi, Saki.

- Il t'a fait quoi ce mec ? C'était un gangster ? T'as vraiment couché avec lui ? interroge-t-il précipitamment.

En connaissant bien Saki, je comprends vite qu'il ne me lâchera pas avant d'avoir les réponses à toutes ses questions. Mais comme je suis quelqu'un de têtu, j'attrape un oreiller et le plaque contre ma tête.

- Zzzzzzzzzzzz...

- Yoshiro.

- Zzz... Psssht...

- Yoshiro !

Je me redresse subitement et lui jette l'oreiller au visage, les sourcils froncés.

- Ah mais qu'est-ce que t'es chiant ! J'ai pas envie d'en parler !

Mon ami affiche un air peiné en réceptionnant l'oreiller. Il le malaxe nerveusement.

- J'ai eu peur, Yoshiro.

- Moi aussi, avoué-je en soupirant.

Je passe une main dans mes cheveux emmêlés et me laisse tomber sur le lit. Il y'a une heure, j'étais dans un autre lit, avec une autre personne. Cette pensée me donne la nausée.

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