Yakuza

Chapitre 67

Le ventre plein, je suis à moitié avachi sur le canapé. Je me suis gavé de sushis, c'était tellement bon.

Je pose ma tête sur l'accoudoir du divan en soupirant d'aise, mes yeux rivés sur le plafond où pend un lustre industriel. Tōji se lève et regagne la cuisine. J'entends la porte du frigidaire s'ouvrir.

-          Un petit dessert ? demande-t-il.

Je me frotte le ventre en gémissant et me redresse mollement, m'appuyant sur mes coudes.

-          Argh j'ai trop mangé, c'est mort... répliqué-je.

-          Je suis passé à la boulangerie, annonce-t-il en revenant vers le salon.

Curieux, je lève la tête et le suit du regard. Il tient une bouteille de saké dans les mains ainsi qu'un petit sachet en carton.

-          Toi ? Faire des courses ? En quel honneur ? ricané-je, légèrement amusé de le voir se comporter comme un homme normal.

Il retourne s'asseoir et dépose le paquet devant mes yeux. Je l'observe du coin de l'œil, méfiant.

-          Ouvre, dit-il en se servant un verre d'alcool.

La curiosité l'emporte sur la méfiance. Je me redresse et prend le sachet. Lorsque je découvre son contenu, je fais de grands yeux ronds et un immense sourire s'installe sur mon visage.

-          Sans déconner ?! Un cheesecake ?! m'écrié-je presque en sortant la pâtisserie de la boite.

Comment il sait que c'est mon dessert préféré ? Je ne lui ai jamais dit !

Le mafieux me tend une cuillère avec un léger sourire satisfait collé sur ses lèvres.

-          Je croyais que tu n'avais plus faim ? dit-il en penchant la tête sur le côté.

-          Il y a toujours de la place pour les cheesecakes ! réponds-je avec entrain.

Une fraction de seconde s'écoule et je dévore déjà mon dessert. Le mafieux laisse un petit rire s'échapper de sa gorge. Il boit son verre cul-sec.

-          Et moi ? râlé-je en le voyant boire.

-          Approche, souffle-t-il en me servant un verre.

Je me redresse et m'approche de lui, sur le canapé. Il me tend mon verre et nous trinquons. J'avale mon saké d'une traite et il en fait de même.

Le mafieux s'étire un instant et pousse un léger soupire. Je reprends une bouchée de mon dessert.

Il se penche sur moi et passe son pouce sur la bordure de mes lèvres. Son regard auparavant calme devient électrisant.

-          Tu t'en mets partout, Yoshiro. Je dois t'apprendre à manger ?

-          Hé... ! C'est trop bon, rouspété-je.

Tōji reste ainsi, penché sur moi. Il passe ses bras autour de mon corps et m'attire vers lui. Je rougis légèrement et lui fourre une bouchée de gâteau dans la bouche. Il cligne des yeux, surpris et se force à avaler.

-          Ah ah, tu l'as pas vu venir celle-là ? ricané-je allégrement.

-          Tu veux jouer ? Très bien, jouons, rétorque-t-il en retirant son t-shirt d'un coup.

Oh oh...

Je déglutis lorsqu'il me fait basculer sur le canapé. Ma tête entre en contact avec le tissu et Tōji se forge un passage entre mes cuisses. Son visage se retrouve à quelques centimètres du mien et je sens la chair de poule s'immiscer sur ma peau.