Chapitre 7

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Je recule de quelques pas en le regardant d'un air bouche-bée, le cœur dans la gorge. Il en profite pour pénétrer dans mon appartement et de refermer la porte derrière lui. Je le vois retirer ses gants lentement tandis que son regard nuancé de gris me scrute en silence.

- Q-qu'est-ce que tu fous là ? Comment connais-tu mon adresse ? bafouillé-je, sur le qui-vive.

- Il est facile d'obtenir des informations à ton sujet.

Mes yeux suivent ses mouvements. Il retire calmement son manteau et le pose délicatement sur mon meuble à chaussure. Il se croit chez lui ou quoi ?

- Tu crois que je vais t'accueillir chaleureusement et te proposer à boire, peut-être ?

- Cela aurait été plus courtois mais je ne suis pas là pour ça.

- Quand vas-tu me lâcher la grappe, bordel ?

- Ce n'est pas près d'arriver, Yoshiro, souffle-t-il en s'approchant de moi tout en défaisant sa cravate noire.

Je continue de reculer jusqu'à me cogner contre mon armoire. Mon souffle est court, ma respiration altérée. Je ressens tellement d'émotions contradictoires lorsque je suis en présence de ce type.

- Moi aussi j'ai réussi à collecter des informations sur toi. Tōji Kobayashi, PDG d'une grosse entreprise de rachat, vivant dans un loft luxueux à Ginza... Yakuza, corrompu jusqu'à la moelle et sacrément pervers. Parait-il que même le diable s'assoit pour prendre des notes, ricané-je en levant la tête pour planter mon regard hazel dans le sien.

Ses lèvres s'étirent pour former un sourire en coin. Il attrape doucement mon menton afin de le relever.

- Tu en sais des choses, dis-moi. Je t'intéresse tant que ça ?

- Pas vraiment mais on doit toujours s'informer sur ses ennemis, non ? raillé-je en abordant un sourire moqueur.

- Te voilà enrôlé pour livrer de la drogue et tu te prends pour un grand, claque-t-il tel un serpent venimeux.

Aïe.

La remarque me pique. Je fronce le nez.

- J'ai aussi appris une chose très intéressante. Ton nom de famille... Kobayashi, ça veut bien dire « petite forêt », n'est-ce pas ? Ce n'est pas un peu ridicule par rapport à ton statut de très grand et respecté homme ?

- Quelle audace. Je pense que tu mérites une bonne leçon, glousse-t-il diaboliquement.

Je l'entends ricaner. Son expression affiche de l'amusement et je me sens soulagé de ne pas avoir provoquer une véritable colère. Non parce que je fais le malin mais ce type est tout à fait capable de me tordre le cou.

Il m'attrape par la taille et recule de quelques pas jusqu'à s'abaisser et s'asseoir sur mon canapé-lit où les couvertures sont défaites.

- Wow ! Tu fais quoi ?! m'exclamé-je, dérouté.

Ses grandes mains m'attirent contre lui. La cravate qu'il avait retiré précédemment se noue entre mes poignets, les liant entre eux. J'écarquille les yeux. Il me ligote ?! Putain il va me tuer ! Je me sens soudainement basculer et tombe à travers ses genoux, mon buste rencontrant le matelas. Je reste quelques secondes désorienté puis tourne la tête en sa direction.

C'est quoi ce bordel... ?

- Parler ainsi à son patron mériterait un licenciement mais je préfère opter pour une autre solution, déclare-t-il en posant sa main sur mes fesses.

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