Chapitre 93

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Le soleil s'est déjà couché lorsque nous arrivons à l'aérodrome de Tokyo. Le jet privé est déjà en place, nous attendant patiemment. Les voitures noires se garent en fil et tous nos accompagnant sortent à la suite. Ian, qui était du côté passager, m'ouvre la portière. Je bondis à l'extérieur, surexcité à l'idée de voyager mais aussi de prendre l'avion ! Ça sera ma première fois. J'ai dû faire un passeport pour l'occasion.

Tōji sort à ma suite et pose une main dans le bas de mon dos. L'air est frais mais le ciel est dégagé, où les étoiles brillent de mille feux. Elles resplendissent et semblent désireuses de nous accompagner pour notre voyage.

Ian décharge nos bagages du coffre et directement, les hôtesses du jet se ruent sur lui pour l'aider. Emiko, Akira et Isao, qui étaient ensemble dans la même voiture, s'approchent de nous. La jeune femme s'accroche à mon cou et dépose un baiser sur ma joue.

On ne s'était pas vu depuis un moment et ça me fait plaisir de la retrouver.

- Macao, tu te rends compte ! Les casinos, les restaurants raffinés, les boutiques luxueuses... J'en rêve ! déclare-t-elle d'un air rêveur.

- On n'est pas censé être là-bas pour affaire ? murmuré-je discrètement.

- Voyons Yoshiro, tu crois que je vais me restreindre ? On peut allier les deux sans problème. En plus, je sais qu'il y a de super boîtes de nuit si tu vois ce que je veux dire... glousse-t-elle en affichant un sourire malicieux.

Je l'observe du coin de l'œil, étudiant attentivement ses paroles.

Elle a piqué mon intérêt, là.

Comme à son habitude, Akira me jette un bref regard et attend patiemment. Isao s'allume une cigarette et passe une main dans ses cheveux lâchés où loge plusieurs nœuds grossiers.

- On y va ? dit-il en tirant une bouffée de nicotine.

- Allez-y, je vais voir le commandant, répond Tōji en nous tournant le dos.

Il s'éloigne aux côtés de Ian et Katashi. Emiko prend ma main et s'élance vers l'échelle de l'avion. Je manque de trébucher et lui emboîte le pas en ricanant.

- Doucement ! Il ne va pas partir sans nous !

- Il faut se dépêcher pour prendre les meilleures places ! s'exclame-t-elle.

- Mais dans ce genre d'avion, les places ne sont pas toutes géniales ?

- Ah si, c'est vrai, reconnait-elle en s'arrêtant brusquement.

Je me cogne à son dos et ses cheveux brillants viennent se coller à mon visage. Son parfum s'infiltre à travers mes narines et j'ai l'impression d'être sous un cerisier tellement l'odeur est puissante !

Akira nous suit mollement suivit d'un Isao qui lance des plaisanteries à tout va et qui n'hésite pas à flanquer des tapes dans le dos du jeune homme. Nous montons tous à bord sous les sourires des employés qui inclinent poliment la tête.

Je me sens privilégié dans ce genre de moment.

Tōji m'offre une vie de rêve.

Emiko part s'installer sur une grande banquette et rejette la tête lorsque ses fesses rencontrent le tissu moelleux. L'intérieur du jet me fait penser au yacht du yakuza, où le cuir et le velours étaient les principaux tissus. Les différents meubles sont d'ailleurs dans la même teinte, plutôt clair, proche de l'ivoire.

Je m'installe auprès de mon amie et balade mes yeux un peu partout, hypnotisé par tout ce que je vois et surtout impressionné par cet étalage de luxe.

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