Le hibou hulula.
La créature se posa sur le sol d'albâtre, un tourbillon de plumes de bronze aux pointes améthyste l'enveloppa, une femme apparut. Spectaculaire. Son visage, allongé, abritait des yeux d'ambre, perçants. Blessants. Sa peau grise arborait des reflets d'argent, ses longs cheveux coulaient dans son dos, des plumes lui tenait lieu de sourcils. Sous le plumage qui lui servait de robe, se cachait de redoutables serres crochues, en lieu et place de pieds.
D'un bond, elle se retrouva face à lui.
Celtica poussa un cri, recula aussi vite que possible. Cette créature, il l'avait déjà vue ! C'était la déesse de la lune qui lui faisait face ! Araane ! Il se releva et commença à fuir. Oui, mais pour où ? La ligne d'horizon s'éloignait, ne lui laissait aucune chance de la rattraper. Dans son dos, il entendit le bruissement d'ailes, la déesse-hibou le dépassa, se posa devant lui et retrouva son apparence humaine.
— Laissez-moi ! supplia-t-il, à bout de souffle. Je ne vous ai rien fait, j'observe les cultes comme il se doit, je...
— SILENCE !
Sa voix, claire comme du cristal explosa dans la sphère. Celtica hurla, se boucha les oreilles, assaillit par les sons. Sa tête menaçait à nouveau de se fendre ! Il tomba à genoux, incapable de supporter la douleur.
— Laissez-moi... Laissez-moi !
Araane se rapprocha de lui, le saisit par le bras. Il perdit d'un coup toute sensation dans le membre ! Impossible de bouger ses doigts glacés ! Comme morts ! La déesse accrocha son regard, planta ses yeux aux tréfonds de ses entrailles. Elle le dénudait sans état d'âme !
Le prince se tortilla dans l'espoir d'échapper à sa poigne, mais elle était bien plus forte que lui. Il rassembla en lui l'énergie... Non, il échoua. Aucune énergie ne circulait à cet endroit ! Il n'osa pas la toucher, craignant de faire subir ce triste état à son autre bras, ou à ses jambes. Il s'appuya sur le sol, tenta de s'extraire. Elle plissa les yeux.
— Que voulez-vous à la fin ? cria-t-il.
Elle retourna sa main, effleura ses cicatrices. Une douleur indicible se déchaîna dans son corps, aucune pensée cohérente ne se forma dans son esprit. Il tremblait de tous ses membres, sa ligne s'enflamma, le consuma. Il crut mourir une fois, deux fois, dix fois. Son âme, son corps, lacérés, déchiquetés ! La soif, la faim, les blessures, les maladies... Rien n'atteignait cette intensité, ce degré d'intolérable.
Araane le lâcha enfin, il s'écrasa par terre, à bout de souffle, à peine conscient. La douleur secouait toujours son pauvre corps. Les sensations lui revenaient peu à peu, par pulsations dévastatrices. Il se recroquevilla, sa main estropiée au centre de sa poitrine.
— JE NE PEUX DEFAIRE CE QU'ELLE A FAIT, se contraria la déesse.
— Laissez-moi, gronda-t-il.
—LA MEILLEURE SOLUTION CONSISTERAIT À TE TUER, ICI ET MAINTENANT, marmonna-t-elle.
— Attendez ! Je ne comprends rien !
Mourir pour quoi ? Qu'avait-il donc fait pour mériter l'ultime châtiment ? L'idée de sombrer dans le néant lui donnait la nausée. Face à Araane, nulle chance de survie...
Il se redressa, s'assit sur ses talons, serra son poing sur son cœur pour le calmer.
— Écoutez-moi ! rugit-il, avec tout son désespoir.
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Le Chant des Astres - Tome 1 : Le Verset du Feu
FantasíaDe l'autre côté de la voûte céleste Chantent les étoiles. Elles content une querelle millénaire qui oppose les dieux. Une fabuleuse épée, Ironie, est au centre de toutes les préoccupations, car son nom est synonyme de destruction. Pour retarder l'in...