La Lumissienne vint finalement s'appuyer contre le jeune homme, à sa grande surprise, les yeux clos et le visage ruisselant de sueur. Il se sentit rougir et eut un petit sourire. Ne l'avait-il pas avertie que la nuit pouvait être fraîche, malgré la saison ? Elle n'avait fort heureusement qu'attrapé froid, elle irait mieux après un peu de repos. Ils auraient peut-être la chance de trouver une ville, et ainsi y dénicher un médecin ou un herboriste.
Celtica restait attentif à son environnement. Quelqu'un, cet Épervier, cherchait à le tuer, et il ne serait pas surpris que d'autres viennent s'en prendre à lui. Il restait à savoir si ceux qui les suivaient faisaient partie des hommes de main de l'Épervier. Le prince n'avait aucune théorie à ce sujet, il pouvait s'agir d'une coïncidence ou d'un piège destiné à les conduire en forêt. Dans tous les cas, il fallait retrouver la route, au plus vite. Il n'y avait pas que les humains à craindre, mais aussi des animaux particulièrement agressifs et dotés de pouvoirs magiques rudimentaires, souvent qualifiés de monstres. Ils étaient au règne animal ce qu'étaient les Sorciers à l'humanité... en moins puissant. Ils posaient rarement problème, mais avec Cléon dans cet état, il ne voulait courir aucun risque. Il n'était pas non plus certain de pouvoir les protéger tous les trois à lui-seul.
Les mercenaires voleurs d'Ironie avaient sans doute pris beaucoup d'avance sur eux. L'espoir de les rattraper avant la frontière s'amenuisait d'heure en heure, mais Celtica ne voulait pas abandonner. Il ne le pouvait tout simplement pas. Ironie était bien trop précieuse, bien trop importante pour l'empire. Les dieux ne le laisseraient jamais en paix sans elle.
La forêt s'assombrissait, l'air moite annonçait une forte pluie. Elle ne durerait peut-être pas très longtemps, mais il craignait qu'elle n'empire l'état de son amie. Il l'observa rapidement. Elle dormait et semblait respirer un peu mieux. Il n'eut pas le cœur de la réveiller, et décida de forcer l'allure. Rivalis ne protesta pas, malgré la fatigue qu'il avait très certainement accumulée depuis des heures de marche déjà, et le poids de deux humains sur le dos ! Les chevaux n'étaient naturellement pas faits pour transporter un cavalier, alors deux... Cet animal était une force de la nature, qui forçait continuellement son respect. Il ne regrettait pas un seul instant de l'avoir acheté !
Comme il le craignait, une pluie diluvienne s'abattit sur eux, tiède et assourdissante. Alors que Celtica tira sur les rênes pour arrêter le cheval, par crainte qu'il ne glisse sur la boue qui ne tarderait pas à se former, Cléon se réveilla en sursaut, se redressa, et regarda tout autour d'elle comme pour se situer dans l'espace. Elle se tourna finalement vers le jeune homme, l'air embarrassé.
— Désolée, fit-elle piteusement. J'ai dormi longtemps ?
— Deux bonnes heures, je pense. Tu te sens mieux ?
— Un peu. J'ai mal à la tête, mais je me sens moins... moins molle, j'dirais.
Obéissant à une impulsion, Celtica posa une main sur son front. Elle ne s'y opposa pas, mais le surveillait d'un air suspicieux.
— La fièvre a l'air de tomber, se réjouit-il.
— C'est la potion. Kwen est le meilleur médecin du monde !
Celtica sourit et sauta à terre. Il tendit les bras vers la jeune fille pour l'aider à descendre aussi.
— On s'arrête ? demanda-t-elle.
— Juste le temps que la pluie passe. Rivalis est épuisé, je voudrais qu'il prenne une pause. Tu sais, ce n'est pas facile pour les chevaux de transporter autant de poids, je veux le ménager.
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Le Chant des Astres - Tome 1 : Le Verset du Feu
FantasíaDe l'autre côté de la voûte céleste Chantent les étoiles. Elles content une querelle millénaire qui oppose les dieux. Une fabuleuse épée, Ironie, est au centre de toutes les préoccupations, car son nom est synonyme de destruction. Pour retarder l'in...