Aussitôt, Fédra et Grünhilde lâchèrent les armes et posèrent un genou, face à Heelà. La féline guerrière peinait à retrouver sa respiration et laissait peu à peu la magie quitter son corps et son flux retrouver sa sérénité. Haletante, elle lança un rapide coup d'œil à sa partenaire de lutte, puis à Telnim. Le maître d'armes eut un léger sourire, alors que Vlad, à ses côtés, était plus livide que la neige alentour.
— Fédra, fille de Gwendrill le Muet, Grünihlide, fille Tarin le Déserteur, déclara la cheftaine, vous avez bien combattu. Vous rendez Ostuïa fière ! Mais je ne peux vous autoriser à poursuivre votre combat, je ne veux pas gâcher deux vies aussi compétentes.
Fédra roula des yeux. Elle voulait surtout accélérer les choses, pour ne pas être embarrassée lorsque viendrait l'impitoyable Skavì ! La demande dans les règles de libération des deux hommes ne pouvait être décemment refusée, mais elle restait dérangeante pour ce clan. Pourquoi ne pas les avoir mis à mort dès qu'elles les avaient aperçus, dans ce cas ? À cause de Fédra et Jàvöna. Les Walkyries les plaçaient sous leur protection, il aurait été mal vu par Ostuïa de les tuer. Celtica demeurait une exception. Un présent, ou un sacrifice, qu'elles remettraient à la cheftaine des cheftaines. Ostuïa ignorerait celui-là, en toute logique. Or, la jeune femme se demandait si Heelà ne présumait pas des réelles intentions de la déesse. Ici, le Chant n'était qu'un bruissement parmi tant d'autre.
— Mes sœurs ! Malgré son attachement à l'empire rongeur de nos terres, Fédra nous prouve que son cœur est toujours intact. De ce fait, je déclare libre Telnim ! Allez-vous-en sur le champ !
Fédra se releva et salua la cheftaine. Elle rejoignit le maître d'armes et fit un clin d'œil à Vlad. Le pauvre tremblait comme une feuille ! Le combat de Jàvöna devrait se dérouler de la même manière, pour un résultat identique. Dans de très longues minutes, le marquis serait libre !
Elle saisit Telnim par le bras, comme une geôlière et son prisonnier, et l'entraîna à travers le camp. Si tout était conforme aux plans de Coxa, le démon et Cléon devaient les attendre quelque part à l'écart. Fédra avait entendu de terribles rumeurs, selon lesquelles les Walkyries voulaient capturer Cléon afin d'éliminer l'enfant qui n'existait pas, mais elle doutait qu'elles parviennent réellement à mettre la main sur elle. Le Lion à ses côtés, elle ne risquait rien.
Telnim ne dit pas un mot, ne jeta pas un regard autour de lui. Il restait droit et concentré sur sa trajectoire, pour ne pas éveiller les soupçons. Fédra appréciait sa sérénité à toute épreuve. Ce n'était pas pour rien qu'Amolica en faisait son homme de confiance !
En raison des deux combats de libération, le camp se trouvait pratiquement vide. Quelques guerrières patrouillaient entre les tentes et à la périphérie des installations. Elles affichaient une mine contrariée et leur attention semblait happée par la fureur des acclamations. Une chance, si Coxa se dépêchait un peu ! Le temps se couvrait, et déjà l'horizon s'assombrissait. Ce qui leur laissait une petite marge de manœuvre, avant que le temps ne se gâte ou que Skavì n'arrive.
La fièvre reléguée en arrière-plan, Cléon se faufilait entre les tentes. Les cris intempestifs la faisaient parfois sursauter, mais elle ne détectait aucune réelle menace. Les impressionnantes Walkyries circulaient par deux, le regard tourné dans la direction de la clameur. Elles péchaient par excès de confiance et la jeune fille comptait bien en profiter.
Selon Coxa, la tente où elles retenaient Celtica prisonnier n'était ni la plus grande, ni la plus isolée. Par contre, elle était censée être la plus gardée. Avec cet aspect de ville fantôme, elle doutait que ce soit encore le cas. Pas après pas, la Lumissienne évoluait en silence, légère espérait-elle. Le cœur battant, les sens aux aguets, elle examina chaque structure, en quête de celle qui l'intéressait.
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Le Chant des Astres - Tome 1 : Le Verset du Feu
FantasiaDe l'autre côté de la voûte céleste Chantent les étoiles. Elles content une querelle millénaire qui oppose les dieux. Une fabuleuse épée, Ironie, est au centre de toutes les préoccupations, car son nom est synonyme de destruction. Pour retarder l'in...