Chapitre 15 : Souvenirs

923 60 12
                                    


« Tout n'est que souvenirs, sauf l'instant qu'on est entrain de vivre. », Tennessee Williams.

*****


Nous marchons depuis quinze bonnes minutes, aucun de nous ne se décidant à faire le premier pas. Je le regarde du coin de l'œil.

Qu'il est beau. Mais ça va pas, June ? T'es toujours aussi bizarre..

Je m'arrête sur place, rouge pivoine, comment j'ai pu penser à dire "aussi".

C'est que j'y ai déjà pensé alors..

Je suis plongée dans mes pensées, mes joues rougissant de plus en plus.

« June, ça va ? Tu es toute rouge. » dit-il en coupant ce silence qui s'était imposé depuis le début de notre marche.

Mes yeux le regardent, son visage m'illumine, je suis comme absorbée par ses traits fins, ses yeux vairons, sa bouche si joliment dessinée.

Mais t'es devenu folle, ma pauvre, tu le connais même pas !

Je me surprends à penser tout ça, mais mon corps ne m'écoute plus.

« Ca va, je.. Hm. J'étais ailleurs..

-D'accord, tu viens ? »

Son visage imperturbable refait surface, je suis un peu déçue d'autant de froideur de sa part. Pour une raison que je m'explique pas, on ne prend même pas le métro pour rentrer plus vite.

Veut-il rester plus longtemps avec moi ? Non tu te fais des films, ma vieille, il ne te parle même pas.

Nous arrivons devant mon immeuble, je soupire et il le remarque instantanément.

« Tu dois être fatiguée.. souffle t-il.

-Bah figures toi que non, je pète la forme pour une fois.

Il semble un peu étonné que je fasse de l'humour, ses traits se détendent légèrement.

-Bon, je vais ren.. »

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que je le serre fort dans mes bras, je sens son corps musclé se crisper. Je pose ma tête sur sa poitrine. Elle est dure et si chaude. Il me rend mon étreinte et pose sa tête sur le haut de la mienne. Il me frotte le dos le plus doucement possible comme pour vérifier que je suis encore là. Mon cœur tape si fort dans poitrine, je crois qu'en cet instant, il va exploser.

« Shoto... Merci... Je sais que c'est toi qui es venu me voir tous les jours et qui me tenais la main. »

Un long silence s'installe, je me serais trompée ? Il me chuchote alors tendrement.

« Comment as-tu su ?

-C'est ta main, quand tu as touché la mienne toute à l'heure. »

Il ne répond rien, profitant de ce moment autant que moi. Mes joues sont de plus en plus rouge.

Je me sens si bien dans ses bras, je pourrais y rester toute ma vie.

On se sépare alors, et j'ai le plus grand des mal à le regarder dans les yeux. Le soleil se couchant progressivement, sous nos yeux.

« Tu as faim ? me lance t-il en tournant sa tête sur le côté.

-Oui, je meurs de faim ! Et toi ?

-Tu veux manger avec moi ? » me demande t-il le regard le plus bienveillant du monde.

Et c'est à cet instant que ces images, mes souvenirs, me parviennent.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant