L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)

Chapitre 51 : Déjà-vu

« Les mots appartiennent à ceux, parmi les vivants, qui les réclament de la manière la plus obsessionnelle. », James Ellroy.

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Je finis par me réveiller, quelques heures après, sous l'impulsion de mon estomac qui crie famine. Je sors donc rapidement de ma chambre, les yeux complètement explosés et les cheveux en batailles. Je rejoins rapidement la salle de bain pour rincer ma bouche. Je me place en face de l'évier avant de me baisser pour cracher une eau trouble dans le lavabo. Soudain, je sens quelque chose toucher ma taille, une main. Je fais volte-face et je remarque Shoto, une simple serviette sur les hanches. Je l'observe de haut en bas en me sentant terriblement gênée de ce que j'ose faire.

« Tu es déjà réveillée ?

-Bah.. Euh.. Oui. je baisse la tête. Pardon, je ne savais que tu étais là.

-Pas grave, j'aurais dû fermer la porte. »

Shoto attrape son t-shirt sur le lavabo, derrière moi, pendant que ce rapprochement des plus troublants m'embarrasse un peu plus. Je peux ainsi constater son corps si musclé d'un peu plus près et je réprime l'atroce envie de le toucher qui s'insinue en moi.

« Oui, imagines si tu serais sous la douche..

Putain, qu'est-ce que je viens de dire encore..

Shoto se recule, son t-shirt à la main, et commence à l'enfiler d'une manière bien séduisante pendant qu'un terrible sourire se colle à ses lèvres.

-Ca aurait été embêtant, effectivement. »

Mhhh.. "embêtant".. Ce n'est pas vraiment le mot que j'emploierai.. Mais plutôt "super bizarre".

Quand il a fini de mettre son haut, j'observe ses cheveux en batailles et je prends alors soin de les lui remettre en place, sous ses yeux qui me fixent étrangement. Je sépare ainsi les deux couleurs qui composent sa chevelure en repositionnant minutieusement ses mèches si soyeuses. Puis, quand je pense avoir terminé, j'inspecte son visage de face.

« Merci mais j'aurais pu le faire seul.

-Je sais. Je vais t'attendre au salon.

-Non, attends. »

Cette fois-ci, c'est lui qui remet en place mes cheveux en touchant par moment le haut de ma clavicule ou ma nuque. A la fin, ses doigts touchent lentement la peau de mon visage en longeant tout le côté gauche tandis que sa tête s'approche peu à peu de la mienne. Mon cœur rate alors un battement qui me fait presque mal. Son visage s'avance encore un peu, je me mords ainsi inconsciemment la lèvre mais Shoto bouge sa main pour que je m'arrête. Il frôle donc ma bouche de ses doigts brûlants pendant que je me sens perdre tout contrôle face à ses mouvements incroyablement excitants.

Est-ce que j'ai vraiment le droit d'en avoir envie ?

Son autre main se pose sur le meuble juste derrière moi de manière à ce que son bras m'empêche de fuir. Puis ses doigts attrape le bas de mon crâne d'un geste vif. Mon pouls devient alors irrégulier à incomplet jusqu'à ce qu'enfin son souffle ardent se propage sur mes lèvres entrouvertes, à quelques centimètres des siennes.

« Qu'est-ce que tu fais ? je finis par lui demander.

-J'en sais rien.

-Shoto, il vaut mieux que je sorte.

-Tu devrais, oui. »

Un ou deux centimètres nous séparent en cet instant et contre toute attente, Shoto choisit de les réduire encore. Sa bouche effleure la mienne avant qu'il décide de m'embrasser passionnément. Je lui rends son baiser avec la même force qu'il emploi à me le donner avant de faire glisser ma main sous son t-shirt, comme j'en mourrais d'envie depuis le début. Je sens la chaleur de sa peau, la solidité de ses muscles qui tranchent avec la douceur de sa chair et j'entends un très léger bruit d'étonnement sortir de ses lèvres. La seconde d'après, il se recule vivement en s'éloignant complètement. Je le scrute alors, perdue par ses agissements contradictoires. Il sort de la salle de bain la seconde d'après, en baissant les yeux au sol. Je reste donc là, troublée par ses gestes et par son baiser qui n'avait rien d'anodin.