Chapitre 127 : Maintenant

167 18 16
                                    


« Dans un cœur brisé
Nul ne peut s'introduire
Sans la noble prérogative
D'avoir souffert aussi », Emily Dinckinson.

*****


Lorsque je repars en direction du couloir menant à ma chambre, je découvre mon ami blondinet devant le lit de ma chambre d'ami, déjà entrain de préparer ses draps pour la nuit. Je m'adosse gentiment contre l'encadrure de la porte, tout en l'observant s'affairer brutalement à englober son oreiller d'une taie que je garde spécialement pour mes invités.

« Ca va, ça te dérange pas trop de me regarder me démerder ?! rouspète t-il.

Je pouffe de rire en ne bougeant pas d'un pouce.

-Oui, je suis parfaitement bien ici.

Il tourne les yeux dans ma direction pour me jeter ce regard aussi glacial qu'effrayant.

-Tss, je me disais bien que j'étais bien plus tranquille que d'habitude, ces trois derniers jours.

Je secoue la tête d'épuisement avant de croiser les bras.

-Si tu crois que tes paroles m'atteignent, sache que tu te trompes lourdement.

Il se pivote complètement vers moi, très troublé que je ne sois pas déjà sur le point de lui hurler dessus de rage.

-Todoroki est bien parti ? répond t-il en éludant brusquement ma réplique.

-Oui. je lui souris. Et sinon, tu ne vas pas m'expliquer votre petite discussion qui t'a clairement fait changer du tout au tout ?

-Tu ne lui as pas demandé directement ?

-Si, mais il ne m'a pas répondu.

Il retourne son attention sur les draps pendant j'incline la tête face à son air évasif.

-Bah s'il t'a pas répondu, c'est certainement pas à moi de le faire.

Je fronce les sourcils.

-Pourtant il va bien falloir. Je ne peux pas envisager un monde où je suis laissée à l'écart de votre conversation alors qu'il n'y a pas plus de douze heures, tu lui aurais cassé la gueule pour m'avoir adressé la parole.

Tout en donnant un gros coup dans l'oreiller pour lui faire prendre une forme des plus plates, Katchan se stoppe pour hausser les épaules.

-Que veux tu que je te dise ? Il avait des arguments en béton, voilà tout.

Mais.. Qu'est-ce qu'il a bien pu te raconter ?

-Des arguments plus en béton que le fait qu'il m'a écrit une lettre de rupture pour simplement essayer de me récupérer par la suite ?

Il hausse les épaules une nouvelle fois.

-Ouais, plus en béton que ça.

J'élargis les yeux.

Putain, moi qui pensais jouer la corde de la victime pour le faire avouer, Shoto m'a déjà devancé.. C'est très énervant, tiens.

-Et je ne peux même pas avoir un petit indice ? Genre un minuscule indice qui resterait entre nous ?

Le héros soupire en finissant d'assembler la housse sur sa couette.

-June, tu veux un bon conseil ? Arrête de vouloir tout contrôler. Et tu devrais aussi arrêter de te préoccuper de ce que m'a dit Todoroki, sois juste contente qu'une telle tête de gland fasse de son mieux pour t'aider.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant