« Le doute et le choix qui l'accompagne sont les deux forces qui font vibrer les cordes de nos émotions. », Marc Levy.
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Fait chier putain.. Y'a t-il une seule personne sur cette Terre qui comprend ?
Sortie en courant de l'agence de Shoto, j'ai ruminé tout le chemin menant au bar d'Hanako. Et durant la longue route qui m'attendait, je me suis surprise à regarder les autres. Toutes ces personnes marchants dans les rues de Tokyo, indifférentes à ce qui les entoure. Je me suis perdue à regarder des couples se préparant à aller dîner, en se tenant la main. Des familles souriantes avec insouciance, des personnes âgés dont le regard évoque déjà l'expérience de leurs vies, des enfants jouant et riant ensemble.
Depuis quand ma vie est devenue si morose ? Depuis quand je suis ensevelie sous cette épaisse couche de merde ?
A chaque pas que je fais, je sens la lourdeur de mes jambes, le flot exagéré de mes réflexions qui explosent dans ma tête, le plus violent cri qui aimerait sortir de ma bouche. Mais sans doute qu'en apparence, je n'ai pas l'air bien différente de toutes les autres personnes que je croise dans la rue. Car la vie a toujours ressemblé à ça, des êtres qui se croisent un instant, qui n'osent même pas se regarder, qui s'indiffèrent et pourtant, il arrive que certain d'entre eux choisissent d'être altruiste, de donner un peu aux autres sans que personne ne s'en rende jamais compte.
Aux abords du bar où je travaille, ma vision se met à tournoyer dans touts les sens, sûrement dû à ma faim que je n'ai aucunement prévu de satisfaire. J'ai la tête qui tourbillonne, la vue de plus en plus floue mais le plus important c'est que je me sens pathétique. J'ai la sensation d'être inutile, que chacune des personnes de mon entourage trouve plus judicieux de m'écarter plutôt que de m'intégrer à leurs projets et à force, tout ceci me pèse, j'arrive à la limite de ce que je peux supporter.
Si ça se termine bien, je prends une année sabbatique, ou je déménage. J'hésite encore.
Sur le parking face au bar d'Hanako, je m'arrête en pleine course. Je scrute quelques secondes l'horizon devant moi, teinté de bleu, d'orange et de sous ton pêche. Tandis que la dominance de la nuit s'accroît à mesure que le temps file, je me sens moi-aussi assombrie par les ténèbres. J'ai l'impression qu'elle m'imprègne peu à peu, jusqu'à en perdre la tête, que tout devient noir face à moi.
Est-ce parce que j'ai toujours eu cette tendance à voir le mauvais côté plutôt que le bon ? Est-ce parce que je suis née comme ça, avec cette part d'ombre en moi que je n'ai cessé de réprimer ? Est-ce simplement parce que le monde s'est montré trop cruel et que j'ai envie d'exploser ?
Je secoue la tête vaguement, essayant de retenir mes envies qui s'assombrissent encore au fur et à mesure des secondes. Quand je tente d'avancer, en ne faisant qu'un minuscule pas, la chaîne à mon pied se brise et je me sens ressentir quelque chose que la plupart des gens ne connaissent même pas.
June, seul le diable gagne en enfer.
Je resecoue la tête plus violemment, de gauche à droite, comme pour dire à mon cerveau de la fermer, de taire mes pensées qui s'agitent. Mais à la place, tout me devient plus limpide. Je sais d'avance qu'aucun de mes amis ne me suivra, je sais d'avance que personne n'acceptera que je brave tant d'interdis pour rien. Je sais que la seule personne qui peut jouer le diable, c'est moi.
Oh merde, si je fais ça, ils m'en voudront tous.. Et Shoto.. Ne me pardonnera jamais.
« June ? »
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L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)
FanfictionBienvenue sur la première fanfiction que j'ai écrite, j'espère qu'elle vous plaira ! En avant-propos, je vous propose une petite citation qui résume parfaitement ce qui va suivre : « Il suffit d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverse...