Chapitre 69 : Douleur

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« À présent, ma vie intérieure ressemblait à une terre brûlée, sans arbres et sans oiseaux, à jamais figée dans le froid de Janvier. Je n'avais plus d'appétit ni envie, hormis celle de me cramer quotidiennement les neurones à coups de médicaments pour diluer les souvenirs trop douloureux à affronter. », Guillaume Musso.

*****


« June ? »

Hein ? Qui me parle ? Je suis où ?

« June ? Il est mort. »

Quoi ? Qu'est-ce que.. November ?!

Le noir qui m'entoure laisse place à un petit halo lumineux. Je lève la main vers cette lueur, espérant m'en approcher.

« Qui est là ? » je demande.

Tout à coup la lumière me fonce dessus et me transperce, je tombe au sol en la ressentant dans chacune de mes veines, dans chaque atomes qui me constituent.

« June, c'est toi qui l'as tué. »

Une immense souffrance s'invite dans ma cage thoracique. Elle est si puissante que je crie de douleur, en espérant l'apaiser ne serait-ce qu'un peu. Mais la douleur s'accentue, elle s'intensifie tellement que mes cris se transforment en agonie.

« St..Stop.. »

En disant ce mot, ma souffrance s'estompe comme par magie, elle diminue tellement vite que j'en ai le souffle coupé. Et d'une autre seconde incompréhensible, je revois mon frère. Il m'observe de ses grands yeux verts pleins de haine et de cet indescriptible sourire de taré qui me fait frissonner. Au milieu de cet océan de vide, de ce néant, il s'avance et vient s'accroupir face à moi.

« Il est mort par ta faute.

Ma gorge se serre jusqu'à ce que je ne sois presque plus capable de prononcer un mot.

-Je.. Je n'ai tué personne.

Son sourire s'agrandit.

-C'est toi qui as tué Shoto. »

Il m'attrape violemment le cou et le serre de plus en plus fort. Je tente de me débattre, d'échapper à son emprise, mais plus les secondes filent et plus mon corps abandonne toute riposte. Je laisse mon frère m'étrangler, en commençant à manquer d'air. Je lève donc ma main vers son visage et d'un geste doux, je caresse sa joue.

Pardonne-moi November..



Mes paupières s'ouvrent au milieu de la pénombre et à l'instant même où j'observe un plafond au dessus de ma tête, je tousse fortement, en me redressant pour inspirer de grandes bouffées d'air. Quand je retrouve un équilibre, je scrute l'endroit où je suis et tout me revient en tête. Je me trouve à présent, au milieu de la nuit, dans une cellule, à Tokyo.

Après que Shoto a été pris en charge par des ambulanciers, la police est arrivée sur les lieux. A l'instant même où des policiers m'ont reconnu, j'ai été menotté et embarqué de force dans une voiture de police pour être rapatriée à Tokyo. Et même les hurlements de Deku ou Katchan n'y ont rien fait, absolument rien même. La suite ? Je ne suis pas sûre de m'en souvenir. La seule chose dont je me rappelle c'est que j'ai été interrogé, pendant près de deux heures, par un lieutenant aux cernes persistantes et qu'après mes explications, on m'a conduite dans une cellule froide et isolée, sans plus d'informations.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant