Chapitre 88.4 : Croisées des chemins

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« Nous devons nous y habituer : aux plus importantes croisées des chemins de notre vie, il n'y a pas de signalisation. », Ernest Hemingway.

*****


A travers mes yeux clos, une douce lumière blanche apparaît sur ma rétine. Une lumière à la fois atténuée, réconfortante et harmonieuse, la lumière d'un nouveau matin. Ajouté cela, comme la suite d'un rêve dont je n'aimerais jamais me réveiller, je sens la chaleur d'une main sur mon front. Les doigts chatouillant en leurs bouts la chair si fine du haut de mon visage, je ressens quelque chose d'encore plus doux, des lèvres posées sur ma joue, comme le plus soyeux des nuages, empreintes d'affection. Ne pouvant retenir la curiosité de mes prunelles, je les lève peu à peu, efforçant mes iris à s'adapter à la lumière de plus en plus forte. J'aperçois ainsi le visage de Shoto, bien en face du mien, ses yeux vairons détaillant l'entièreté de mon enveloppe corporelle. Je m'attelle donc à l'imiter, remarquant qu'il est déjà habillé d'un petit sweat à capuche vert pastel.

« Désolé, je ne voulais pas te réveiller.

Je bâille longuement en plaçant ma main gauche devant ma bouche.

-Pas grave, il est quelle heure ?

-Un peu plus de sept heures, je m'apprêtais à partir au travail.

Bougeant ma main de ma bouche, je serre la sienne avant de la ramener vers moi.

-Shoto, tu pourrais pas rester un peu plus longtemps ? je lui demande d'une voix beaucoup trop mignonne.

Le regardant avec un air très triste, une petite moue sur la bouche, j'entrevois l'espace d'une seconde un petit sourire sur ses lèvres.

-June.. Je ne peux pas me permettre d'arriver en retard à ma propre agence.

Entrelaçant mes doigts avec les siens, pour que nos mains soient parfaitement liés, je l'attire vers moi.

-Où est passé le Shoto fougueux ? Tu n'as même pas envie d'essayer, juste une fois ?

Il se rattrape à la dernière seconde, évitant de me tomber dessus. Sa tête, à présent, à quelques centimètres de la mienne, j'ai tout le plaisir du monde de constater son expression hésitante.

-Tu penses vraiment que c'est judicieux de faire ça maintenant ? réplique t-il.

-Parce que tu crois qu'il existe le moment parfait pour céder à la folie ? Et puis ce que je te demande n'a rien de grave, je te parle de quelques heures, tout au plus.

-Heureusement que ta patronne ne t'entend pas.

Oh.. Merde.. Hanako.. Je l'ai pas prévenu.. Ca m'est sorti de la tête !

-Il faut dire aussi que ma patronne n'a pas besoin de folie dans sa vie, toi si.

Je lui souris gaiement avant de lui voler le plus ridicule des baisers.

-Tu es vraiment la pire torture qui soit.

A son tour, il s'approche pour m'embrasser lentement, écourtant peu à peu ma lucidité à chacun de ses baisers devenant plus sulfureux.

-Mais tu adores ça, je le vois bien que tu aimes quand je repousse un peu plus tes limites. je le taquine.

-C'est pas une raison pour..

Il se recule, son regard pénétrant fixé sur mon visage amusé. Je l'arrête d'un coup, attrapant le col de son sweat pour le ramener vers moi. Finalement, il place sa main disponible dans mon dos, nous collant l'un contre l'autre.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant