« Je crois d'ailleurs que l'amitié comme l'amour dont elle participe, demande presque autant d'art qu'une figure de danse réussie. Il y faut beaucoup d'élan et beaucoup de retenue, beaucoup d'échanges de paroles et beaucoup de silences. Et surtout beaucoup de respect. », Marguerite Yourcenar.
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Vingt minutes plus tard, Shoto et moi avons rejoints la maison de Fuyumi, qui nous attendait avec impatience. Et après de brèves salutations, où la sœur de Shoto a pris le temps d'inspecter avec inquiétude mes brûlures, nous nous sommes tous installés au salon. Ce même salon où je n'avais pas remis les pieds depuis l'évènement avec les Yaoyorozu. Même si en réalité je ne me souviens que très peu de la décoration, j'ai l'impression de découvrir une tout autre maison, beaucoup plus chaleureuse, beaucoup plus amicale, beaucoup plus conviviale. Et peut-être est-ce due à Yumi, la fille de Kaoru et de Fuyumi, avec ses yeux marrons et ses cheveux d'un blancs aussi clair que ceux de sa mère, qui me sourit joyeusement depuis sa chaise haute pendant que je sirote mon verre de soda, ou peut-être est-ce due à Shoto, qui s'est bien gardé de reparler de notre discussion jusqu'à la fin de notre trajet, mais l'air, en ce samedi soir, me semble bien plus respirable qu'à l'accoutumé.
« June ! m'interpelle gentiment la soeur de Shoto. Surtout sers-toi, d'accord ? On a pas ramené tout ça pour que tu ne manges rien ! »
Face aux lunettes carrés de mon interlocutrice, mais également aux yeux plissés de son mari, je baisse la tête vers la table basse immensément remplie d'apéritifs en tout genre, qui en déborderait presque.
« Euh.. Ouais, désolée, j'étais dans la lune..
-Je comprends.. souffle t-elle. C'est vrai que ces deux derniers jours ont dû être éprouvants pour toi, Kaoru m'a tout raconté.
-Fuyumi, ce n'est pas la peine d'en reparler ce soir. lui suggère son mari.
J'attrape quelques encas sur la table avant de les fourrer dans ma bouche.
-Non, franchement, ça va. je leur souris. La situation est peut-être compliquée, mais je me sens pas plus affectée que ça. Il faut dire aussi que j'essaye de prendre la distance, c'est le mieux que j'ai à faire.
-Oui, tu fais bien. Surtout que tu as fait la pire frayeur à mon mari ! plaisante juste un petit peu mon hôte. Et toi, Shoto, comment va ton bras ?
Le concerné relève sa manche pour laisser apparaître son avant-bras enroulé dans un gros et large bandage.
-Ca peut aller. Les médecins m'ont conseillé de ne pas trop utiliser mon alter de glace ces prochains jours.
En rehaussant les yeux de son bandage vers son visage, nos regards se croisent juste avant que ne monte en moi l'énorme culpabilité d'être en partie responsable de sa blessure. Je rabaisse immédiatement la tête, déstabilisée, avant de reprendre une gorgée de mon verre.
-Je vois. Si tu veux savoir, j'ai croisé papa et maman hier, en allant faire les courses, et..
-Evitons de parler d'eux. » l'arrête froidement Shoto.
Yumi, tranquillement installée sur sa chaise haute, choisit ce moment précis pour régurgiter sur son bavoir une petite quantité de son dîner, ce qui alerte instantanément son père. Kaoru se relève donc machinalement pour nettoyer les dégâts de sa fille, qui continue bien entendu à sourire malgré la situation. Pendant ce temps, Fuyumi ne lâche pas des yeux son frère, un peu démotivée de le remarquer aussi fermer à la discussion.
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L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)
FanfictionBienvenue sur la première fanfiction que j'ai écrite, j'espère qu'elle vous plaira ! En avant-propos, je vous propose une petite citation qui résume parfaitement ce qui va suivre : « Il suffit d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverse...