Chapitre 75 : S'égarer

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« En matière de sentiment, le manque de logique est la meilleure preuve de la sincérité. », Léon Tolstoï.

*****


De retour chez moi, je fonce directement dans la salle de bain, pour chercher de quoi nettoyer et couvrir ma plaie. Entre deux injures disgracieusement prononcées par ma bouche, j'attrape un rouleau de bandage.

« Putain de merde.. »

Tandis que je m'arrête une seconde pour reprendre mon souffle, je regarde d'un œil attentif ma plaie qui, depuis le temps, a fait couler du sang partout sur ma jambe et qui a également imbibé ma chaussette. Je prends donc soin d'enlever mes baskets et ladite chaussette qui dégouline de sang quand je la laisse tomber. J'attrape ensuite des compresses auxquelles j'ajoute généreusement de l'antiseptique, je nettoie ainsi ma plaie et tout son contour en serrant fort les dents dû aux douloureux picotements que je ressens.

« Fait chier.. »

Quand ma compresse n'est plus utilisable, je la jette aux côtés de ma chaussette pour en reprendre une propre. Au bout de la troisième et d'une série d'injure, j'ai les mains pleine de sang, de mon sang. La douleur venant de ma jambe s'étant intensifiée, j'en ai les larmes aux yeux et je suis à plusieurs reprise obligée de me stopper pour gémir entre mes dents. Tout à coup, j'entends quelqu'un toquer à la porte de la salle de bain et rien qu'à l'idée de savoir que Katchan se trouve juste derrière, j'ai une furieuse envie de m'énerver.

« Oh June, tout va bien ? Tu rentres pas un peu tôt ? »

Bordel, je lui dis quoi ?!

Je soupire lentement en essayant de calmer mon esprit qui part dans tout les sens et je constate plutôt l'état général de ma situation : il y a du sang partout, sur ma jambe, au sol, sur le lavabo. Je sue à grosse goutte à cause de la douleur et ma tête est si embrouillée qu'aucune réponse à peu près correcte me vient.

« Je.. Je me sentais pas bien, je suis rentrée plus tôt du coup. je souffle douloureusement.

-J'entends ça. Tu pourrais sortir deux minutes ? J'ai besoin de pisser. »

En écoutant sa phrase, je me laisse tomber au sol, de plus en plus désemparée par ma chance qui m'a tout bonnement abandonné. Je serre les dents assise sur le carrelage étrangement froid de la salle de bain et je me décide finalement à ouvrir la porte au blond qui, je le sais pertinemment, va m'égorger vivante quand je vais lui expliquer.

Quand le clac de la serrure se fait entendre, Katsuki ouvre la porte et à l'instant où ses iris rouges tombent nez à nez avec l'abominable odeur ferreuse et la vue absolument horrible en face de lui, il écarquille les yeux d'incompréhension.

« June, putain, c'est quoi ça ? »

Il inspecte minutieusement la pièce jusqu'à ce que ses yeux, assombris par ses sourcils froncés, se posent sur ma plaie à la jambe qui continue de pulluler du sang un peu partout. Katchan m'attrape alors les poignets, sous le choc, et m'envoie un regard terrible.

« QU'EST-CE QUI S'EST PASSE ?! » rugit-il.

Je me recule un peu tout en sentant l'énorme tension qui s'est imposée entre nous. J'arrache alors mes poignets de ses mains en essayant de garder une certaine dignité.

« J'ai fait de la merde. »

Quand mes mots atteignent ses oreilles, le blond se ravise, son visage se détend, les muscles de son faciès se relâchent. Il attrape facilement le tas de compresses neuves derrière moi et m'oblige, d'une main sur mon épaule, à m'asseoir sur la cuvette refermée des toilettes. Je l'observe d'un œil hésitant, n'étant pas certaine de la suite des événements. Katchan se laisse tomber au sol, en marmonnant quelque chose d'inaudible et prend entre ses doigts ma jambe sanguinolente. Il la nettoie ainsi lentement, les yeux rivés sur ma blessure.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant