« Vous qui pénétrez dans mon cœur, ne faites pas attention au désordre. », Jean Rochefort.
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« Mademoiselle ? »
Lorsqu'on m'interpelle, je relève les yeux du néant dans lequel j'étais plongée à corps perdu. Comme un rappel à la réalité, je reprends conscience de tout ce qui m'entoure et plus précisément de l'endroit dans lequel je me trouve.
Ca fait combien de temps que je suis dans cet état ?
Je scrute attentivement les environs, réessayant d'organiser ma mémoire qui me fait clairement défaut. Je suis assise à une table, dans un petit café non-loin de mon appartement. Une femme, assez âgée, la personne qui m'a sans aucun doute interpellé, me fixe avec un sourire bienveillant aux lèvres. Je lui rends donc son sourire tout en me remémorant mon après-midi.
Après être sortie des locaux de Deku et après avoir déposé mon classeur chez moi, j'ai erré sans but, comme il m'arrive fréquemment de le faire. J'ai marché un long moment dans les rues ensoleillées, réalisant que je ne savais pas où aller. A ce moment là, je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de me balader dans les magasins, la plupart du temps sans rien acheter. J'essayais sans doute de trouver un endroit qui me rende mon insouciance qui me manque tant. Pendant un long moment, j'ai vagabondé, jusqu'à ce que je trouve ce petit café, cachée dans une ruelle étroite. Immédiatement intriguée par l'odeur particulière des grains torréfiés qui s'en dégageaient, je suis entrée et je me suis installée tout au fond de la salle où seul un petit ventilateur accroché au plafond brasse l'air ambiant.
Depuis ce moment là, une tasse de café disposée devant moi, je n'ai pas bougé d'un millimètre, constamment perturbée par mes pensées qui se mêlent entre elles et qui ne font pas bon ménage avec tout ce que j'ai pu ingéré depuis hier soir. Et c'est seulement à cet instant précis, face à cette dame qui doit certainement se demander si je vais bien, que je réalise l'ampleur de ma situation, l'ampleur qu'un seul être peut avoir sur vous et les dégâts qu'une seule de ses actions peut engendrer sur vous.
« Est-ce que vous allez bien, Mademoiselle ? Vous êtes vraiment toute pâle.
La remarque de la serveuse casse mes songes et j'hausse les épaules en la regardant dans les yeux.
-Je suis vraiment désolée. Auriez-vous l'heure ?
-Oui, bien entendu. Il est un peu plus de 17h45.
QUE WHAT ?!
-Je.. Je vous remercie. J'avais la tête ailleurs.
-Il n'y a aucun soucis, voulez-vous que je vous apporte un autre café ?
-Je ne suis pas contre, merci. »
La dame s'incline respectueusement et se place rapidement derrière son comptoir pour me préparer mon café. Quelques minutes après, elle revient, une tasse pleine et fumante à la main. Elle la dépose gracieusement face à moi tout en retirant celle qui était vide et je remercie gentiment la serveuse. Mais tandis qu'elle a déjà tourné les talons, elle se retourne vers moi et me demande d'une voix calme et mesurée :
« Je ne sais pas trop ce qui vous tracasse, mais j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi chamboulé que vous.
Je ris légèrement à son énonciation.
-Ah oui ? Vous trouvez ? Ca doit sans doute venir de mon tempérament très renfermé.
Elle plisse les yeux et je ressens un petit trouble apparaître sur son visage très bienveillant.
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L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)
FanfictionBienvenue sur la première fanfiction que j'ai écrite, j'espère qu'elle vous plaira ! En avant-propos, je vous propose une petite citation qui résume parfaitement ce qui va suivre : « Il suffit d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverse...