« Presque toujours, pour vivre en repos avec nous-mêmes, nous travestissons en calculs et en systèmes nos impuissances ou nos faiblesses : cela satisfait cette portion de nous qui est, pour ainsi dire, spectatrice de l'autre. », Benjamin Constant.
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L'entrée de Yuei passée, je découvre un lieu qui n'a plus grand chose à voir avec l'établissement que j'ai quitté quand j'avais quinze ans. Malgré l'imposant bâtiment principal, qui fait face à la ville, des caméras de sécurités partout, du nombre incroyable de personnes marchants dans les allées tout autour des stands, je n'ai plus ce même sentiment qu'à l'époque ou lorsque Deku et moi avons fait notre conférence de presse ici même. Je ne ressens plus cette lourdeur glorifiante dans l'air, ni même cette sensation magnanime que tout ici est ce qu'il y a de mieux sur terre. A la place, je me laisse approcher par ce sentiment de sérénité, presque de gaieté, en voyant pour la première fois les élèves autour des différents stands, vendant avec mérite ce qu'ils ont conçu spécialement pour la fête. Et face à tout ça, il y a Shoto. Cet être qui était prédestiné à être là, cet être qui aurait pu résumer sa vie à ne ressembler qu'à un héros sans âme, froid, glacial même. Ou qui aurait pu devenir aussi fou que son ainé, sur la tangente permanente entre vouloir les mêmes choses que son père et détester cela. C'est peut-être même ce qu'il y a de plus beau en ce monde ; le voir sourire, le voir avancer dans les allées, le voir s'émerveiller devant de la nourriture ou des alters qui ont finalement une autre utilité que sauver et protéger des vies. Comme si, en permanence, tout restait à faire. Qu'aucune de nos vies n'était réellement définie, que la seule manière pour nous de savoir comment nous allons vivre c'est d'accepter de faire des choix ridicules, comme sourire, comme se tenir la main, comme espérer le meilleur tout en connaissant le pire.
« June ? Pourquoi tu t'arrêtes ? »
Sans m'en rendre compte, au centre de tous les passants, du flot ininterrompu de conversations diverses et variées, je me suis arrêtée devant les portes, arrêtant de ce fait Shoto qui comptait certainement chercher nos amis respectifs.
« Bah.. euh.. Je.. Je réfléchissais.
Shoto, toujours aussi ravi depuis notre dernière discussion, reprend sa route pour entrer à l'intérieur de l'enceinte bien vide à cette heure-ci.
-Allez, viens. Tu réfléchiras plus tard !
Il continue de me tirer avec lui, en me redonnant encore une fois l'impression de voir un petit garçon capricieux. Je scrute donc l'intérieur du lycée, qui n'a presque pas changé depuis le temps, très surprise que Shoto se balade où il veut, comme s'il était chez lui.
-Mais.. euh.. On va où ? Tu sais que les stands sont dehors, au moins ?
Il jette un regard en arrière tout en plissant les yeux.
-Oui, je suis au courant. Mais je veux t'emmener quelque part.
Il accélère tellement la cadence que je suis obligée de trottiner pour pouvoir le suivre convenablement.
-Tu veux m'emmener où ? je lui demande un peu plus sévèrement. Et qu'est-ce que tu fais de nos amis qui nous attendent ? »
Il se stoppe net, au milieu d'un couloir très éclairée, tandis que je me retiens de justesse de lui rentrer dedans. Là, il se pivote en une fraction de secondes vers moi, les pupilles figées sur mon visage médusé.
« June.. Dis-moi, tu sais pour qui je suis venu aujourd'hui ?
-Bah.. euh.. T'es venu pour.. euh..
Il pouffe de rire devant ma réponse vaseuse.
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L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)
FanfictionBienvenue sur la première fanfiction que j'ai écrite, j'espère qu'elle vous plaira ! En avant-propos, je vous propose une petite citation qui résume parfaitement ce qui va suivre : « Il suffit d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverse...