« [...] j'ai songé alors que ce qui est violent, ce n'est pas le temps qui passe, c'est l'effacement des sentiments et des émotions. Comme s'ils n'avaient jamais existé. », Laurence Tardieu.
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J'ouvre les yeux, je me suis égratignée la joue en me faisant projeter contre le mur. Mon agresseur ne me laisse pas le temps de relever la tête pour le regarder qu'il me roue de coup, je les encaisse, attendant le meilleur moment pour me lever. Après une vingtaine de coups aux ventres et aux jambes, la personne s'arrête. Je me lève donc, essayant de lui faire face pour ne pas lui montrer que j'ai peur. Mais ce que je vois devant moi me glace le sang, je reconnais très vite le visage de mon adversaire. Il a les yeux verts et des cheveux bouclés bruns qui s'arrête avant son épaule. Je le reconnais aussi facilement car il s'agit de mon frère. Il se tient debout en face de moi, poings serrés, la mâchoire contractée et le regard féroce. Un sentiment horrible m'envahit et parcourt mon échine.
Il était entrain de me tabasser, là ?
Je m'avance vers lui et il recule.
« Nn..November, mais que fais-tu là ? mon souffle est court, j'ai mal partout.
-C'est comme ça que tu salues ton grand frère ?!
Son ton est sans appel et il n'a plus rien à voir avec la personne qui m'a abandonné il y a de ça deux ans.
-Mais... »
Je retiens des larmes qui essayent de se frayer un chemin sur mes joues.
Il ne dit rien, me regardant de haut en bas avec mépris, il s'avance enfin et son regard ressemble à celui d'un fou. Il m'attrape le haut de la tête d'une poigne ferme et me balance parterre, il est devenu bien plus fort. Je tombe, n'ayant pas la force de rester debout. Je suis à nouveau parterre ventre à terre, il s'accroupit vers moi et m'attrape les cheveux pour que je le regarde, la peur se transforme en terreur et je me sens bien incapable de me battre contre lui.
« Ca fait si longtemps que j'attends ce moment tu sais, pour me venger de ce que tu m'as fait.
Sa bouche se tord d'un rictus, je suis tétanisée sur place.
-Mais No...
-Tu as réduit ma vie et celle de mon père en cendre, je vais te faire souffrir, et c'est seulement quand tu me supplieras que je serais satisfait. » me coupe t-il.
Je ne comprends rien, mais lui a l'air de savoir parfaitement ce qu'il fait. Il m'attrape le bras droit de sa main disponible et un cri de douleur m'arrache le cœur. Je ressens une douleur insoutenable que je reconnais que trop bien, il est entrain d'utiliser son alter sur moi, comme cette fameuse fois devant la centrale.
Les larmes coulent à présent toutes seules de mes joues et j'espère que mes hurlements feront venir quelqu'un. Mais rien, je n'entends personne. Il est vrai que je n'habite pas dans un quartier qu'on pourrait appeler de sûr mais là c'est différent, mes cris de souffrance cassent l'insoutenable silence de cette fin de journée. Je n'arrive toujours pas à me défaire de son emprise et je n'arrive plus à contrôler ma bouche.
« Ta gueule. »
Mon frère m'envoie son poing dans la figure mais rien n'y fait, je crève de mal à cet instant. Il me lâche enfin et se relève. Je rampe au sol, tenant mon bras paralysé par ce qu'il m'a infligé et je remarque bien vite que je n'arrive plus à le bouger. Je m'adosse temps bien que mal au mur du fond de la ruelle et lui lance le pire regard que je puisse faire. Il sourit et semble presque amusé de me voir ainsi, entrain d'agoniser. Il se rapproche encore de moi jusqu'à que nos visages soient à la même hauteur. Je lui crache dessus machinalement. Le sang qui sort de ma bouche se pose sur sa joue. Il m'attrape alors le visage, j'ai le menton coincé entre ses deux doigts et il m'oblige à le regarder.
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L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)
FanfictionBienvenue sur la première fanfiction que j'ai écrite, j'espère qu'elle vous plaira ! En avant-propos, je vous propose une petite citation qui résume parfaitement ce qui va suivre : « Il suffit d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverse...