Chapitre 77 : Briller

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« On n'est pas celui que l'on voit dans le miroir. On est celui qui brille dans le regard d'autrui. », Tarun J . Tejpal.

*****


De bon matin, je suis dans la salle de bain, les paupières à demi closes. J'en profite pour me passer plusieurs coups d'eau fraîche sur la figure. Mais rien n'y fait, j'ai la désespérante sensation que mon corps entier est devenu mou, que chacun de mes mouvements est quasiment impossible à réaliser.

Putain, c'est la dernière fois que je me mets dans un tel état, je suis en vrac.

Je lance un petit coup d'œil à mon reflet dans le miroir qui pourrait presque me révulser. Avec mes yeux qui peinent à s'ouvrir, le blanc de mes pupilles qui vire au rouge, ma peau déjà pâle qui paraît presque grise, ma bouche incapable de se refermer toute seule, je ressemble à vrai un mort-vivant. Je détaille ensuite mes cheveux qui se perdent dans d'horribles nœuds que je vais sûrement mettre un temps fou à démêler et un involontaire soupir sort de ma bouche.

Et Shoto m'a vu comme ça ? Il m'a regardé et il a pas ri ? Putain, il avait de la merde dans les yeux ou quoi ?

Je finis par rire toute seule face à mon miroir qui renvoi une terrible image de moi-même, terrible mais tout de même drôle. Au bout de quelques secondes à moitié dans les vapes à rigoler toute seule, je me tapote les joues, pour remettre ma cervelle dans le droit chemin. Peu après, je sors de la salle de bain, n'ayant aucune envie de faire un effort pour l'instant. J'arrive rapidement à la cuisine et lorsque je passe devant la table à manger, quelque chose m'intrigue, je m'arrête ainsi net. Sur la table se trouve un carton blanc, rectangulaire, assez long mais pas très gros. Je cligne plusieurs fois des yeux en m'en approchant.

C'est à Katchan ? Pourquoi il l'a pas rangé ?

D'un coup d'œil, je distingue un logo d'une grande marque de haute couture et mon cerveau devient de plus en plus brumeux. Je prends, par curiosité, le carton entre mes doigts, n'étant pas certaine que j'ai droit de l'ouvrir s'il appartient bien à mon ami.

Depuis quand Katsuki s'achète des vêtements haute couture ? C'est grave pas son genre.. Merde, peut-être que c'est un cadeau de quelqu'un ? Ou peut-être pour quelqu'un, qui sait ?

Je plisse les yeux en reposant le carton à l'endroit même où il se trouvait à l'origine. Pendant ce temps, j'essaye d'imaginer ce qu'il contient, la curiosité m'achevant totalement. Je finis par quitter le paquet des yeux pour me faire un café mais toutes mes pensées sont obnubilées par le contenu de cette boîte.

Non sérieux June, l'ouvre pas ! Il est déjà assez furax ces derniers temps, ne cherche pas un nouveau prétexte pour le foutre en rogne.

Quand mon café est prêt, je me pose autour de la table, une tasse dans une main, mon téléphone dans l'autre mais mes yeux finissent irrémédiablement par se reposer sur le carton qui me fait face.

Putain, ça me rend dingue.. Pourquoi il l'a laissé traîner ?! Pourquoi ce mec qui range absolument tout n'est pas foutu de laisser un mémo quand c'est nécessaire ?!

Je dépose mon téléphone sur la table en fixant toujours le carton et je bois une grande gorgée de café avant de trouver le courage nécessaire pour apaiser ma curiosité. J'attrape de ma main disponible le paquet et je soulève le couvercle sans une once de remords.

Tu sais quoi, Katchan ? Si tu voulais pas que je l'ouvre, t'avais qu'à le ranger !

Le haut du carton enlevé, je constate une protection en soie blanche à l'effigie de la marque, recouvrant le contenu de la boîte. Je décale très lentement la soie délicate avant de voir apparaître une petite carte. Je la prends d'une main vive pour y lire le nom d'un restaurant hyper à la mode du centre de Tokyo.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant