Chapitre 110 : Et toi ?

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« Il y a des êtres qui justifient le monde, qui aident à vivre par leur seule présence. », Albert Camus.

*****


Le lendemain matin, je me réveille la tête en vrac et la cervelle dans le brouillard car, comme me l'avaient expliqué Ochaco et Deku quelques jours avant notre départ, mon corps a tout le mal du monde à s'habituer au décalage horaire, qui est de 13h entre Miami et Tokyo. C'est ainsi qu'après trente secondes à végéter sous les draps, je sors enfin de mon lit en ce dimanche matin, faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Tsuyu qui dort encore à poings fermés. Je me dépêche de prendre à bout de bras mes affaires de sports, au milieu de la pénombre ambiante, pour me diriger vers la salle de bain, histoire de me changer. Je ne mets pas très longtemps à m'habiller et à coiffer mes cheveux en arrière pour sortir de ma chambre, clés, téléphone et portefeuille en poche. Dès que je découvre le couloir, très silencieux en cette heure matinale, je profite du calme qui se dégage, à des années lumières du bordel que j'ai entendu quand mes amis sont revenus de leur petite fête improvisée au bar de l'hôtel hier soir. Je suis ainsi le chemin qui mène aux escaliers pour enfin arriver, une minute après, devant la porte fermée de la chambre du blond. Avant d'y frapper légèrement, pour le prévenir de mon arrivée, je prends le temps de vérifier mon téléphone, qui m'indique que je n'ai reçu aucun nouveau message.

Tss.. J'espère qu'il est réveillé, il ne m'a même pas envoyé de message, ce trou du cul !

Je tapote finalement à la porte face à moi et durant quelques secondes, je m'angoisse à l'idée que Katsuki ne m'ait pas entendu et que je devrais frapper plus fort. J'attends ainsi sagement derrière, ne voulant certainement pas réveiller Shoto, qui je l'espère dort encore à cette heure-ci. Au moment où je me décide enfin à téléphoner au blond, blasée qu'il ne m'ouvre pas, je remarque la poignée de porte bouger avant que le battant ne se tire vers la personne qui m'a de toute évidence entendu. Et au lieu de reconnaître la tignasse bordélique du blond, avec ses yeux plissés et sournois quand il me voit, je repère celle bicolore et bien mieux coiffée de Shoto, qui me lance un air surpris quand il m'aperçoit. La main sur la poignée, la silhouette dégageant ce brin d'élégance qui lui va parfaitement bien, il m'observe me mordant la lèvre, tandis que je suis très anxieuse de devoir lui faire face une nouvelle fois.

« Oh, salut June.

-Euh.. Salut, Shoto. Est-ce que Katsuki est là ?

Il hoche la tête en signe de négation.

-Non.. Il est parti il y a à peu près vingt minutes avec Eijiro.

Super, voilà que blondi me fait faux bond, c'est génial. Superbement génial..

Machinalement, très mécontente, je place mes mains dans les poches pleines de mon jogging de sport, en baissant le menton vers la tirette de ma veste fermée.

-Ah.. D'accord, merci. Et tu ne saurais pas, par hasard, où ils sont partis ? Katsuki et moi on.. Devait courir ensemble.

-Je suis désolé.. Ils avaient l'air super pressés et quand Bakugo se met à crier, j'ai pour habitude de ne pas l'écouter. il me lance un sourire. Mais tu devrais l'appeler, non ?

Je lève un peu les yeux, la tête enfoncée dans ma veste de sport.

-Euh.. Ouais, t'as raison, merci. »

Je sors donc mon téléphone, me décidant à appeler Katsuki pendant que Shoto ne bouge pas d'un centimètre. Après avoir déverrouillé mon cellulaire, j'appelle directement le blond, en espérant qu'il me réponde et surtout qu'il m'explique pourquoi il ne m'a pas prévenu. Le premier bip se fait entendre et instantanément, Shoto et moi nous tournons vers l'intérieur de la chambre, qui résonne au son de la sonnerie du blond. A ce constat, ma main se crispe autour de l'écran de mon portable, mes doigts faisant craqueler la matière qui le compose, tandis que le héros aux cheveux bicolores se pivote une nouvelle fois vers moi, très embêté au vu de ses traits peinés. Je laisse donc retomber mon cellulaire de mon oreille pour mettre fin à cet appel. Je secoue alors la tête, hyper vexée de la tournure de la journée.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant