Chapitre 124 : Instinct

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« La vie est ainsi faite que ce qui arrive ne ressemble jamais à ce qu'on en attendait. », Charlotte Brontë.

*****


Un matin plus tard, à l'agence de Katsuki où je me suis décidée à lui faire face, je regagne son bureau d'un pas pressant. Après avoir passé la nuit à réfléchir à quoi lui dire, et surtout comment, en ce jeudi matin je me demande réellement si notre discussion ne va pas en finir aux mains. J'arrive finalement aux abords de la porte de son bureau légèrement entrouverte et je me dépêche de m'engouffrer à l'intérieur. Bien que la pièce soit à des années lumières de mon propre bureau outrageusement bordélique, il s'y dégage une atmosphère pesante, presque malsaine, non-loin de ce que je ressens quand le blond me regarde parfois. C'est alors qu'un bruit très semblable à celui d'une personne attire mon attention. J'ouvre grands les yeux, prête à voir le héros me hurler dessus. Cependant, en me retournant complètement, je reconnais les traits d'Aya, mon assistante, qui traînait derrière la porte. Nous nous scrutons l'une l'autre, toutes les deux aussi étonnées et terrifiées de tomber sur le héros blondinet qui n'est, heureusement pour nous, pas là pour le moment.

Mais qu'est-ce qu'elle fout ici ? Est-ce qu'ils auraient une genre de relation secrète qu'aucun des deux n'oseraient m'avouer ? Non, non, non.. J'abuse là, ou je regarde trop de films, je sais pas encore.

En détaillant plus amplement mon assistante, je remarque ses cheveux légèrement moins coiffés qu'à son habitude mais également son souffle court, comme si elle venait de finir le marathon de New York avec énormément de mal. Je cligne donc deux fois des yeux, tout en observant l'immense étagère pleine de classeurs parfaitement rangés derrière elle. Je repère alors ses mains, qui se tortillaient jusqu'à lors, se serrer l'une contre l'autre pendant que sa respiration tente par tous les moyens possibles de s'apaiser.

« Oh, mademoiselle Matsura, je ne savais que vous seriez là ce matin. Vous auriez dû me prévenir.

Pour la première fois depuis que je la connais, mon assistante m'affiche une bouche si peu naturelle que ça m'en glace le sang.

-Je t'ai prévenu pourtant. Mais de toute évidence, tu sembles bien trop occuper à fouiner dans le bureau de Katsuki pour lire mes messages. On peut savoir ce que tu fais ici ?

-Je.. Il.. bégaye t-elle. Il m'a demandé de m'occuper d'une affaire urgente.

J'arque un sourcil, pas du tout convaincue.

-Quelle genre d'affaire urgente ?

-Sur l'Alliance ! répond t-elle sur la défensive. Nous avons reçu des informations hier, par le biais de l'agence de monsieur Todoroki, sur l'éventualité que Tomura et deux de ses hommes se cacheraient dans un entrepôt abandonné de la ville de Yokohama.

Je croise les bras.

-Et pourquoi tu ne m'as pas informé des détails dès que tu les as reçu ?

Et surtout pourquoi Shoto ne m'en a pas directement parlé hier soir ? Est-ce qu'il voulait éviter de me parler boulot ?

-Je suis navrée mais monsieur Bakugo m'a demandé que vous vous occupiez de sa précédente mission. Il aimerait que vous vous rendiez dans le quartier Toshima, où le chef du plus grand cartel mexicain, qui a été récemment dissout, se cacherait.

J'écarquille les yeux, stupéfaite.

-Sérieux ? Il me laisse gérer cette affaire toute seule ?! Il n'a pas donné d'autres directives ? Et d'ailleurs, il est où ?!

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant