Chapitre 68 : Le Rouge et le Blanc

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« À la fin, ne nous rappelleront pas les mots de nos ennemis, mais le silence de nos amis. », Martin Luther King.

*****


Quelques minutes après, j'ai rejoint la salle de bain, pour me laver toute seule. Sous la douche, en sentant le déferlement du jet d'eau, je prends un petit temps pour réfléchir, ou plutôt pour faire le point, l'ongle de mon pouce glissant lentement sur ma lèvre inférieure et mes yeux rivés dans le vide.

Est-ce que j'ai bien fait ? Pourquoi je me sens aussi bouleversée ?

Je laisse l'eau couler dans mon dos, en souriant si amèrement que mon cœur se serre.

Tch. Je sais très bien ce qu'il a, en fait. Je l'ai toujours su..

A la fin de ma douche, drapée dans une serviette de bain, je regarde mon reflet dans le miroir, en scrutant l'immense tâche rouge dans mon cou et celle sur mon épaule, mes cicatrices. Puis je remarque une tâche plus petite, aux bords très marqués, un suçon. Je passe délicatement mes doigts dessus, en pouvant encore ressentir les lèvres de Shoto au moment même où il me l'a fait. Un long soupir s'échappe alors de mes lèvres.

Merde, je me sens trop perturbée.

Après m'être séchée, je m'habille de mon pyjama si peu sexy que je me demande vraiment pourquoi je l'ai emmené et en l'observant deux petites secondes, je m'agace grandement.

Il m'a demandé de dormir avec lui mais.. Je vais pas y aller comme ça, si ?

Quand je me vois dans cette tenue si peu flatteuse dans le miroir, je me sens bête, stupide et conne de le rejoindre à nouveau dans sa chambre, habillée comme une gosse de cinq ans. Et lorsque je me brosse frénétiquement les dents, une idée me vient.

Peu après avoir fini ma toilette, je regagne ma chambre, en silence. J'entends alors un petit claquement provenant de la pièce à côté de la mienne et je suppose donc que Shoto est parti se laver. Je m'apprête alors à rejoindre sa chambre, maintenant qu'il n'y est plus, mais soudain mon regard se fait attirer par le cadeau tout au-dessus du sac cabas où je les ai tous empilé. Je m'en approche, pour l'attraper.

Oh mais c'est celui de Katchan. Je devrais peut-être l'ouvrir ?

Je déchire tout à coup le papier cadeau, pour voir apparaître un très grand livre, un art-book de Kiki la Petite Sorcière, pour être précise. Quand je vois le visage juvénile de Kiki, avec son immense nœud rouge sur la tête, je souris bêtement.

Tu me connais bien, Katsuki, je dois le reconnaître.

Je me décide donc, tout en sortant de ma chambre, à prendre le livre avec moi pour le lire en attendant Shoto. Dès que je suis dans sa chambre, je me déshabille rapidement, pour enfiler l'un de ses t-shirts qui trainait en haut de sa valise. Et je me glisse sous les draps, mon dos agréablement calé sur l'un des immenses coussin qui compose le lit. Là, je prends le livre avec moi et je commence à le feuilleter lentement, en profitant de chaque détails inscrits et surtout de chaque illustration absolument splendide.

Quand j'en suis au premier quart de mon livre, la porte s'ouvre et Shoto apparaît de derrière, tout propre, habillé d'un très simple short de nuit. Il m'observe quelques instants, les yeux brillants, avant de se décider à refermer la porte derrière lui. Il lance alors un petit regard en direction de sa valise, sûrement pour y remarquer que j'ai enfilé son t-shirt, puis d'un atroce sourire très séducteur, il vient se glisser à son tour sous la couette. Je fais donc semblant de lire, et comme pour me faire comprendre qu'il souhaite que j'arrête, il me tire vers lui, en enroulant ses bras autour de mon corps. Je me retrouve ainsi le dos collé sur son épaule et sa tête en profite pour s'avancer en distinguant ce que je lis.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant