Chapitre 74 : Contrôle

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« Les émotions non exprimées ne meurent jamais. Elles sont enterrées vivantes et libérées plus tard de façon plus laide. », Sigmund Freud.

*****


Le jour se lève. Un jour chaud, empreint de soleil, des rires des enfants en vacances, des tables des restaurants comblent à midi. L'indissociable chaleur du début août qui nous étouffe et qui, pourtant, nous laisse toujours un peu nostalgique quand le début de l'hiver pointe le bout de son nez. Depuis ma fenêtre, dans ma chambre, j'observe ce jour se lever, perdue dans mes innombrables pensées, perdue dans les méandres de mon subconscient.

La nuit dernière a été, pour ma part, un véritable calvaire. Je le savais d'avance que mon échange avec Shoto ne me laisserait pas un différente et malgré ça, sa voix m'est revenue en tête, comme un plaisant cauchemar.

Soudain, j'entends qu'on toque à ma porte, un claquement rapide, presque irrité. Je me tourne donc vers la porte, en reprenant un peu mes esprits et en tapotant mes joues. J'ouvre ainsi à Katchan qui, dès que j'ai ouvert la porte, m'annonce d'une voix impatience :

« Yo, on déjeune ensemble ? »

Je lui envoie un regard neutre, pas certaine qu'il avait besoin de se montrer aussi pressant pour ci-peu.

« Comment tu savais que j'étais réveillée ?

Il s'éloigne en marchant vers le salon.

-Je sais pas, une vieille intuition. »

Je roule des yeux avant d'attacher mes cheveux dans un petit chignon grâce à un élastique qui traînait sur ma table de chevet. Je vais ensuite retrouver le blond qui prépare méthodiquement du café et de quoi manger. En m'asseyant autour de la table, je regarde le héros de dos, me laissant encore échapper un instant à la réalité qui m'entoure.

Puis, devant mes yeux rivés dans le vide, je vois apparaître des doigts qui claquent près de mon visage. Je recule un peu en tressautant. Et comme pour en rajouter une couche, le propriétaire des doigts rit longuement, très amusé de me voir dans cet état.

« Au vu de ta tronche, ça ne s'est pas bien passé. remarque t-il.

Il me tend une tasse de café que j'enlace avec mes doigts.

-Dis moi, tu vis sur quelle planète ? C'était évident que ça allait mal finir.

Il boit une grosse gorgée de café pendant que je l'observe, dépitée.

-C'est la faute à qui ? Toi ou lui ?

-On est vraiment obligés d'en parler maintenant ? Tu peux pas attendre une ou deux décennies ?

-Parle. ordonne t-il d'un ton menaçant.

-Après tout, c'est de ta faute, tu m'as vraiment forcé à le suivre !

-Quel prétexte de merde ! T'as fait quoi ?

Super, on passe de "c'est la faute à qui ?" à "t'as fait quoi, June ?"

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant