Chapitre 117 : Pillow talk

144 18 35
                                    


« My heart talks about nothing but you. », Albert Camus.

*****


Notre dîner terminé, c'est Endeavor, en bon samaritain, qui se propose pour nous raconter des anecdotes et des faits qui lui sont arrivés dans sa vie. Et tout en ressentant la lourdeur de mes jambes après notre randonnée fatigante, je pars, dans les premières, me doucher dans les sanitaires du camp, qui sont dans la continuité du confort qu'offre l'endroit : c'est-à-dire le strict minimum. Je m'en rends d'autant plus compte quand j'allume l'eau de ma cabine de douche, qui est si gelée que je finis par sursauter en grelotant. Mais après quelques secondes acharnées à tenter d'y ajouter une once de chaleur, je me décide à me laver à l'eau froide, ce qui ne ravie ni ma peau ni mes muscles extenués.

Dix minutes plus tard, habillée de mon pyjama ô combien trop déshabillé pour la saison, je file tout droit jusqu'à ma tente, en disant bonne nuit aux parents de Shoto, qui sont bien les seuls à être restés autour du feu de camp. En réponse, ils m'offrent un bref hochement de tête, qui n'a absolument rien d'anodin. Pendant que j'arrive devant ma tente et que je l'ouvre tout en retirant mes chaussures à la va-vite, je me maudis de ne pas avoir pris plus de vêtements chauds et que je perds la simple opportunité de m'expliquer d'avantage avec eux. A l'intérieur de la tente, je découvre Shoto, qui a délaissé ses vêtements de sports pour un ensemble beaucoup plus confortable de nuit. Je remarque d'ailleurs assez vite sa position en tailleur et ses yeux rivés vers un livre. Très vite, je jette mes vêtements pour le lendemain au fond de la tente pour refermer le zip aussi vite que je l'ai ouvert. Dès que la fermeture éclair est fermée, j'entends le livre de mon ami émettre un bruit qui m'indique qu'il a décidé de mettre fin à sa lecture. Je fais volte-face, en le voyant prêt à ranger son bouquin dans son sac à dos.

« Euh.. T'es pas obligé d'arrêter de lire pour moi, hein. Je sais m'occuper toute seule.

Il esquisse un sourire fondamentalement malicieux en relevant les yeux dans ma direction.

-J'aurais tout le temps de le lire quand je serai chez moi. Mais.. il me regarde de la tête aux pieds. Tu vas pas avoir froid pour dormir ?

Ah oui, shit.

Je baisse la tête pour observer le magnifique débardeur qui laisse si facilement passer toute la froideur autour de nous et qui est en plus cela dans un tel état que j'en ai honte.

-S'il te plaît, ne te moque pas, c'est déjà assez gênant que tu vois mon pyjama le plus moche.

Il secoue la tête.

-Et tu n'as rien d'autre à te mettre sur le dos ?

Je m'avance jusqu'à mon oreiller pour récupérer mon sac à dos.

-Bah.. A part ma veste, non. Faut dire aussi que j'ai appris cinq minutes avant qu'on ne commence notre randonnée qu'on allait dormir dans des tentes ce soir.

-T'es vraiment pas possible. rit t-il.

Je tourne la tête en direction du tissu imperméable qui nous protège, à ma droite, en essayant de garder pour moi la petite moue qu'a créée ma bouche.

-C'est bon, te moque pas, ça arrive à tout le monde de se tromper !

-Hm, bien sûr. Mais disons, qu'à toi, ça t'arrive plus qu'aux autres quoi.

Je me pivote vers lui, les yeux ronds de rage.

-Mais, je t'em..

Pour m'empêcher de rétorquer, il me tend ce qui ressemble à un gilet si magnifiquement replié que je me demande s'il était bien dans son sac.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant