Chapitre 88.5 : Jusqu'au bout

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[Ausländer - Rammstein]
« Tu me crois la marée et je suis le déluge. », Victor Hugo.

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Après mon entretien particulier avec Ryusuke, j'ai simplement décidé de rentrer chez moi. Trop fatiguée pour trainer dehors, trop chamboulée pour trouver quelqu'un à qui parler, trop énervée de cette implacable vie qui cherche à me détruire pour dormir, je veux juste retrouver le confort d'être chez moi, poser sur un moelleux canapé à ne plus réfléchir ou simplement prendre un bain bien mérité.

C'est donc à l'aube d'un nouveau jour que j'arrive devant le gigantesque immeuble qui me sert de maison, frappée à grands coups par mes maux de tête impossible à calmer. Je passe le hall vide et sombre pour rejoindre l'escalier qui mène à mon étage.

Clac.. Clac.. Clac.. Clac..

Pas à pas, j'avance pour rentrer chez moi, ne trouvant rien de mieux à faire que de garder la tête baissée en me maintenant à la rembarde. Après un nombre incalculable de marches, j'arrive enfin à la porte de mon appartement. Une drôle de sensation me parcourt alors, comme un pressentiment, comme une obscurité dans mon dos, j'ai presque envie de frissonner, j'ai presque envie de repartir en courant. Je sors finalement mon trousseau, très nerveuse, et tandis que le tintement de mes clés s'élève dans le couloir éteint, la porte s'ouvre face à moi, violemment et rapidement. Je lève la tête, très surprise. Katchan se tient derrière, tenant la poignée si fort entre ses doigts qu'ils blanchissent. De ses yeux rouges, il me reluque de la tête aux pieds, comme s'il ne me reconnaissait pas, avant d'arrêter ses pupilles sur la large compresse maintenue sur ma tête par du scotch poreux.

« Alors, c'est vrai. commence t-il.

Je fronce les sourcils, aussi stressée qu'angoissée qu'entre nous se trouve un sac que je tiens entre mes doigts. Un sac contenant une arme, qui pourrait nous tuer tout les deux.

-Salut. »

Ne cherchant pas la confrontation, je passe devant lui pour entrer, ce qu'il ne me refuse pas. Je déchausse rapidement mes chaussures en soufflant, sous les yeux ébahis de mon ami, avant de former un chignon avec mes cheveux et un élastique présent sur mon poignet. A présent un peu plus à l'aise qu'un instant avant, je soupire fortement pour ensuite rejoindre le salon où j'y dépose mon sac à même le sol. Katsuki me talonne, très silencieux, les bras croisés, et je me décide à me retourner vers lui, sachant que de toute manière il me suivra où que j'aille dans ce foutu appartement.

« T'as un truc à me dire, peut-être ? je lui demande.

Plaçant la paume de ma main dans ma nuque, je fais rouler ma tête dans le sens des aiguilles d'une montre.

-Shoto m'a tout expliqué, c'est plutôt toi qui as un truc à me dire, de toute évidence.

Ca m'apprendra à parler avant de réfléchir.

-Tu l'appelles Shoto, maintenant ? Il a droit à un traitement de faveur ? Pfiouh, que d'émotions !

-T'as de la chance d'être blessée sinon je t'aurais déjà frappé et pas qu'une fois.

Je souris idiotement en réponse.

-Merveilleux.

-Tu vas jouer encore combien de temps à la conne avec moi ?! s'énerve t-il d'un coup. Tu.. Tu crois que je suis stupide, c'est ça ? Tu t'imagines que je vais laisser passer ça ? Non mais June ! gronde t-il.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant