Chapitre 148 : Notre famille

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Une chaleur sur ma peau. Je sens une chaleur sur ma peau. Elle part de mon épaule, pour longer toute la courbure de mon bras, puis de mon avant-bras, avant d'arriver à mon poignet, à ma main, à mes doigts légèrement serrés sur eux-mêmes. C'est doux. C'est inconcevablement doux. Et puis, je sens juste après une autre chaleur. Beaucoup plus ardente que la première, je la ressens dans le creux de mon cou, à la lisière avec ma mâchoire. Sur le coup, ça me brûle, ma chair s'agite, c'est intense. Mais seulement quelques secondes plus tard, cette chaleur s'estompe, elle parcourt ma clavicule, le début de ma poitrine, elle se languit de mon épiderme avant de complètement disparaître. Machinalement, quand la froideur de la pièce prend la place de cette chaleur, je rouvre lentement les yeux.

A en croire la lumière éclatante qui règne dans ma chambre, il fait jour depuis un bon moment. Le ciel est parsemé de quelques nuages, le soleil se cache sous un épais brouillard blanchi. Et moi, je suis allongée dans mon lit gentiment réparé par Shoto la nuit dernière, j'ai des effluves d'idées que me reviennent peu à peu en tête, mais il y a surtout ce sourire éclatant sur ma bouche. Sans me voir dans une glace, je le sens. Il fend ma bouche, il fend l'air, il me rappelle que le bonheur existe malgré toutes les peines.

« June ? Pardon.. Je ne voulais pas te réveiller. » me chuchote à l'oreille Shoto.

Alors, ce n'était pas un rêve ? Il est vraiment là ? Il est vraiment resté ?

Doucement, je me retourne sous la couette pour lui faire face. Et à peine j'arrive à distinguer ses traits quelque peu plus réveillés que les miens, je lui saute dans les bras pour l'embrasser. Sa bouche contre la mienne, ses bras s'enroulent tout contre moi et la chaleur que j'ai ressenti par deux fois précédemment revient de plus belle, en m'englobant entièrement, en me retenant prisonnière contre elle.

« Hm.. June, ne m'embrasse pas comme ça, je t'en prie. »

En remarquant ses yeux vairons suppliants, je secoue la tête avec une atroce envie de rire. Et un instant plus tard, je pousse Shoto à se coller dos au matelas avant de me placer à califourchon sur lui. J'attrape rapidement ses mains, que je plaque au-dessus de sa tête, toujours contre le matelas, pour incliner la tête en haussant les sourcils. Immédiatement, totalement sidéré et surpris par la vitesse que j'ai mise dans chacun de mes mouvements, il écarquille les yeux. Tandis qu'à côté de ça, moi, dans cette position où je suis clairement à sa vue, où mes cuisses dénudées touchent ses abdos, où je sens remonter encore plus de chaleur venant de lui, j'ai de plus en plus de mal à garder mon sérieux. C'est à ce moment là que les pupilles de Shoto s'abaissent, je sens qu'il me contemple, à moitié nue, je peux presque ressentir ses yeux me toucher.

« June..

-Tu sais, je le coupe en pouffant de rire, pour un mec qui m'a fait un magnifique discours sur le fait de se laisser aller, tu ne sais vraiment pas appliquer tes conseils à toi-même.

Il relève les yeux dans ma direction. C'est là que je repère son air embarrassé, qui n'a absolument rien à voir avec celui qu'il m'envoyait hier soir, ainsi que ses oreilles rougir.

-Ca n'a rien à voir.. murmure t-il. Je préfère juste me restreindre quand j'entends ton téléphone vibrer toutes les dix minutes.

Quoi ? Mon téléphone ? Je n'ai rien entendu.

Tout à coup, je pivote la tête en direction de la table de chevet sur ma gauche, où trône mon portable qu'Ochaco a retrouvé hier en nettoyant mon appartement. Puis, sans l'ombre d'une hésitation, je retourne finalement le crâne vers Shoto, pour lui sourire avec plus de joie.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant