Chapitre 65 : Regards

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« On a tant abusé du regard dans les romans d'amours qu'on a fini par le déconsidérer. C'est à peine si l'on ose dire maintenant que deux êtres se sont aimés parce qu'ils se sont regardés. C'est pourtant comme cela qu'on s'aime et uniquement comme cela. Le reste n'est que le reste, et vient après. Rien n'est plus réel que ces grandes secousses que deux âmes se donnent en échangeant cette étincelle. », Victor Hugo.

*****


Le lendemain matin, assez tard, je me réveille, la tête dans le cul et c'est peu de le dire. J'ai les yeux qui ont un mal de chien à s'ouvrir, l'esprit embrouillé et par-dessus tout, un mal de tête incessant. Après quelques minutes à ruminer, je descends enfin prendre mon petit-déjeuner, enroulée dans ma couette de nuit. Dès que j'atteins la dernière marche de l'escaliers en bois, je peux distinguer la lumière grisâtre qui englobe la pièce, et en plein milieu de la grande table, je peux y constater Shoto qui mange. Je m'approche donc lentement pour y tirer une chaise, assez de loin de lui tandis que, de son côté, quand il m'aperçoit, il souffle un horrible rire moqueur. Je lui jette le plus terrible des regards en finissant de m'asseoir et pour juste après rabattre mes pieds sur ma chaise, comme une enfant.

« Pas la peine de rire comme ça. »

A ma phrase, il pose son coude sur la table pour caler sa tête sur sa main en souriant un peu plus. Et je dois bien avouer qu'à cette vue, mon cœur n'a pas d'autre choix que de s'emballer.

« Si tu veux que j'arrête de rire, il faudra m'expliquer ton accoutrement.

"Accoutrement" ? Non mais sérieux Shoto, t'es de la royauté ou quoi ?

-J'ai froid.

Je détourne les yeux pour observer la table garnie d'un bon nombre de choses qui ont l'air absolument délicieuses.

-T'as froid ? Mais il fait pourtant chaud, avec la cheminée.

Je lui lance un mini regard en coin en attrapant un croissant qui traînait.

-Moque toi, je m'en fiche. Sinon, ils sont où les gugus ?

-Partis chercher des décorations de Noël pour le sapin.

Ouf, merci seigneur.

-Merveilleux.

Je croque à pleine dent dans mon croissant en sentant l'imparable regard de Shoto sur moi.

-Sinon, pour hier soir, tu sais..

-Ah non ! je le coupe. Je ne veux absolument rien entendre. Déjà que je sens venir Ochaco qui va pas me lâcher avec ça, ne t'y mets pas en plus. Je suis en vacances, j'ai pas envie de me prendre la tête.

Je le regarde de face en me montrant bien sérieuse.

-Laisse moi finir.. Tu ne sais même pas ce que j'allais dire.

-Si c'est des excuses ou une manière détournée de me dire que je dois pas m'inquiéter, je n'en veux pas.

-Pourquoi ?

-Parce que j'ai choisi de.. Bah d'en avoir envie. C'est juste cette amie si chiante qui est venue tout gâcher.. Donc je n'ai pas besoin de t'écouter sortir des débilités qui vont foutre le bordel dans ma tête.

Je continue de manger ma viennoiserie en soutenant le regard de Shoto.

-Moi qui pensais que tu allais juste éviter le sujet.. songe t-il.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant