Chapitre 39 : Incompréhension

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« Une personne [...] est une ombre où nous ne pouvons jamais pénétrer, [...] une ombre où nous pouvons tour à tour imaginer, avec autant de vraisemblance, que brillent la haine et l'amour. », Marcel Proust.

*****


La nuit fut longue pour moi, je n'arrivais tout simplement pas à dormir, et à 3h du matin, j'avais complètement renoncé à trouver le sommeil. Mes vieux démons me hantaient et je n'arrivais pas à les vaincre, à les écarter de mon chemin. Tout mes doutes avaient pris la forme d'un stress qui se logeait dans mon ventre.

Je suis donc sortie pour marcher, espérant que ça me fatigue assez pour m'endormir. J'avais tellement marché que j'étais arrivée dans un parc, qui surplombait la ville, m'offrant un magnifique panorama de nuit. J'y suis restée jusqu'au levé de soleil, vers 5h. Et après, j'entrepris de me rendre directement à l'agence de Deku.

Je suis donc en face de l'immeuble et rentre dedans, je pars me changer avant de rejoindre la salle d'entraînement.

Finalement, je crois que j'aime plutôt bien ces lieux.

Pour me défouler, je décide de taper sur un sac suspendu, essayant de faire sortir de mon corps cette torture mentale qui s'obstine à me pourrir l'existence. Tandis que je frappe le sac avec mes poings, les mots de Shoto me reviennent en tête, comme des coups de poignards.

« Tu ne sais pas combien de temps j'ai espéré que tu reviennes, ô combien c'était difficile de ne plus te voir, de ne plus te toucher. [...] Je t'aimais, plus que tout, et tu m'as abandonné pour un abruti qui t'a blessé si souvent. [...] Je.. Ouais, je te déteste en fait, June. »

Je suis tellement en colère contre lui et contre moi-même que je sens l'adrénaline monter en moi et je frappe encore plus fort, jusqu'à ce que mes poings me fassent mal.

Je ne sais combien de temps dure ce moment mais je sors de ma transe quand quelqu'un entre dans la pièce dans un fracas assourdissant. Je reconnais bien vite la tête mal réveillée de Katchan. Il me regarde de son expression arrogante habituelle et commence à s'étirer. Je fais comme s'il n'était pas là mais bien vite je vois son visage passer devant moi.

« Franchement, on t'a jamais appris à taper ou quoi ?! grogne t-il.

-Si, c'est juste que tu passes devant moi et je me déconcentre.

-Tu parles, je vais te montrer. »

Il se positionne en face d'un autre sac suspendu et se met à le frapper avec une précision sans précédent, j'en reste bouche bée. Voyant mon visage, il se met à rire avec un rictus moqueur accroché au coin des lèvres. Je tente de l'imiter mais mes coups sont très loin d'égaler les siens. Il se met à rire, une deuxième fois.

« C'est normal que tu n'y arrives pas, tu es si lente, frappe plus vite. Descends aussi légèrement tes bras pour avoir de meilleurs angles. »

C'est la première fois que Katchan me parle de cette manière si gentille, ça me ferait presque chaud au cœur s'il n'était pas aussi détestable. J'entreprends donc de faire comme il me l'a dit et mes poings gagnent déjà en efficacité. Il se racle la gorge et me demande alors :

« D'ailleurs, qu'est-ce tu fous là à cette heure ? D'habitude tu arrives en dernière accompagnée de ce Deku de mes deux.

Je me mets à rire à sa remarque.

-J'avais besoin de sortir et de me défouler.

-Pourquoi ? »

J'essaye de retirer le fait qu'il s'intéresse d'un coup à ma vie pour m'occuper de la raison de toutes ses demandes.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant