Chapitre 14 : Mémoire

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« Rien ne ravive mieux le passé que l'odeur qu'on lui a autrefois associée. », Vladimir Nabokov.

*****


Le vide.

Un sentiment de solitude s'empare de moi, je regarde tout autour de moi.

Rien, nada, pas l'ombre d'une lumière.

Je suis dans le noir complet mais pourtant je ne me sens pas paniquée. J'entends tout d'un coup des voix, elles s'intensifient puis disparaissent. Je sens une ombre passer devant mes yeux, je ne comprends pas où je suis.

Je crie, à plein poumons, ma voix fait écho, elle bourdonne mais personne ne répond. Je sens une chaleur au creux de ma main, une chaleur que je ressens souvent, je ne me l'explique pas. Puis la chaleur s'en va tout comme elle est apparut.

J'essaie encore de crier.

Mais que se passe t-il, putain ?

Une voix me parle, je ne comprends pas très bien ce qu'elle dit, je ne sais si c'est une voix d'homme ou de femme. Tout est flou, je me sens divaguer..

Est-ce donc ça la mort ?

Une certaine anxiété apparaît au fond de ma gorge et je tombe, mais je n'atterris pas, je flotte dans cet océan de vide.

Je repense alors à tout ce qui m'est arrivé depuis quelques temps et je sens un poids me guider vers ce rayon de lumière que j'observe au loin.



J'ouvre le plus lentement du monde mes paupières. La lumière du soleil qui caresse mon visage m'empêche de les ouvrir plus. Je fais un effort supplémentaire et j'arrive finalement à voir net.

Mais où suis-je ?

Mon corps se pétrifie. Je ne reconnais rien. Tout les efforts du monde ne suffisent pas à me faire comprendre ce que des gens, un peu trop loin de moi, se disent. Je tourne très doucement la tête, je suis dans un hôpital, seule, allongée, désespérée.

Comment suis-je arrivée là ?

Rien ne me revient. Tout est flou. Je remarque qu'à ma gauche se trouve une perche avec un sac remplit de liquide, je suis le tuyau qui est relié à ce sac en plastique des yeux et vois qu'il est planté dans mon bras et maintenu grâce à du scotch.

Une perfusion, mais pourquoi faire ?

J'essaie de m'asseoir, mon corps se raidit, mes membres sont extrêmement crispés, j'ai mal, je tremble. Je sors de ma torpeur quand une femme habillée de blanc passe sa tête dans l'encadrure de la porte, elle me regarde et me sourit.

« Oh ! Mais tu es réveillée ! Je vais prévenir le médecin ! » s'exclame t-elle.

Hein ?! Mais quel médecin ? Qu'on m'explique à la fin !

Je ne sais combien de temps ça dure, mais un homme d'une cinquantaine d'années passe la porte et entre. Il me regarde attentivement avec un dossier dans les mains.

« Bien, tu es enfin réveillée. Je vais prévenir tes parents.

-Mes par...

-Tes signes vitaux m'ont l'air bon, il s'est déjà rapproché de moi et me scrute du regard, tu sembles pourtant faible, nous allons te garder en observation quelques jours. Une infirmière viendra s'occuper de toi.

L'Ombre et la Lumière (Shoto fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant