Halloween

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Diego passa avec agilité le mur du cimetière, les autres suivirent. Ce n'était pas très difficile, un mur en pierre haut d'un mètre cinquante.

Même Dylan s'en sorti facilement.

Même Dylan.

Les filles frissonnaient déjà, un peu de froid et beaucoup de délice à l'idée de passer une soirée à jouer à se faire peur.

Le léger bruit métallique des bières qui s'entrochoquaient dans le sac plastique accompagnaient les adolescents alors qu'ils progressaient dans le cimetière désert.

Le cimetière est ouvert tous les jours de 8h à 18h. Indiquait une pancarte sur la grille.

Il était près de 22 heures.

Ils arrivèrent devant le plus grand caveau.

— Même mort, il y a gens trouvent encore le moyen de faire les beaux gosses, lança Dylan.

Des éclats de rire lui répondirent. Ils s'installèrent en rond sur une pelouse. L'humidité remontait du sol et leur glaçait les jambes.

Chacun pris une bière, et Dylan alluma le premier joint de la soirée.

La soirée du 31 octobre.

— Vous connaissez l'histoire de la dame blanche d'ici ? demanda Amine.

Tiffany frissonna, l'histoire de la dame blanche lui avait toujours foutu les jetons. Izac regardait les tombes autour d'eux, mal à l'aise.

Ça porte malheur de côtoyer la mort...

— La meuf qui fait du stop ? proposa Bryan.

Amine secoua la tête, s'efforçant de prendre un air mystérieux.

— Vas-y, lança Hugo.

Amine alluma sa lampe de poche et la mis sous son menton, éclairant son visage d'une lueur sinistre.

— C'est l'histoire d'une meuf riche et belle.

— Siri ! fit Dylan.

— Mais non, wallah, s'exclama Amine, ferme la c'est moi qui raconte !

Les autres se marrèrent. Diego serra un peu plus Alicia contre lui. Elle ne rigolait pas, elle n'écoutait pas, elle pensait à tous ces gens morts enterrés autour d'eux. Qui n'aspiraient plus qu'au repos éternel. Peut-être cette soirée improvisée au milieu de leur dernière copropriété allait-elle les agacer. Comme les vieux d'une résidence qui se plaignent des gosses qui jouent sous leurs fenêtres.

Qu'est-ce qu'ils pourraient bien faire pour se venger ?

— Donc c'était la meuf la plus bonnasse de la ville, son père il était vla riche donc les mecs ils se bousculaient pour se la faire... euh pour l'épouser mais elle, elle voulait pas.

— Elle était lesbienne ? demanda Côme.

Les autres éclatèrent à nouveau de rire.

— Mais non, s'exclama à nouveau Amine, wallah ta gueule, je raconte.

— Pour l'instant ça fait pas peur, commenta Élise qui commençait à s'ennuyer.

Wallah, ils me laissent pas raconter aussi.

— Tu racontes mal, fit Alban.

Wallah, je raconte mal ? répéta Amine.

— Vas-y raconte, lança Raphaël exaspéré.

Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant