Byzance

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— Yo Siri !

Shira secoua la tête, Dylan la saluait de la même façon tous les matins.

Siri...

— Comme ça tu lis le Figaro, toi ? répliqua-t-elle.

Dylan afficha un sourire de mariole.

— Tous les jours, au petit dej !

Shira hocha la tête, elle ne le croyait pas et elle avait raison.

— Café, clope, Figaro ! continua Dylan.

Elle se marra. Dylan s'autorisa à la regarder de haut en bas. Elle était très mince, mais était habillée beaucoup trop couvrant à son goût.

Il ne se l'avoua pas, mais la longueur de sa jupe lui rappela celles que pouvait porter Nadia.

Ils entrèrent en cours d'histoire, et Shira afficha un large sourire insolent à destination de monsieur Nongratta.

Son voisin de table, Raphaël Toledano, baillait à s'en décrocher la mâchoire.

Il finit par s'endormir, peu passionné par le cours de géo qui trainait en longueur. Monsieur Nongratta semblait être maître en ce qui concernait de barber son auditoire à coups d'explications incompréhensibles n'ayant que peu de rapport avec le sujet du jour, et toute la classe attendait une phrase.

Une fameuse phrase.

— Notez bien !

Qui signifiait que les prochaines informations seraient utiles pour ne pas se retamer au prochain devoir surveillé.

Monsieur Nongratta finit par se lever de son bureau où il était assis droit comme le manche à balai qu'il avait dans le cul, et avança de quelques mètres vers la table de Shira.

Elle lui souriait, le même sourire de pitié qu'on adressait jadis à l'idiot du village.

Monsieur Nongratta frappa trois coups sur le bois de la table, juste à côté de la tête de Raphaël qui reposait entre ses bras croisés.

— Vous voulez un oreiller, Monsieur Toledo ?

Raphaël se réveilla en sursaut, avec tous les regards braqués sur lui, il s'essuya les yeux. Il n'était pas assez réveillé pour corriger le professeur d'histoire.

— Prenez vos affaires et allez terminer votre sieste auprès des autorités compétentes, continua Monsieur Nongratta.

Un surveillant frappa à la porte pour prendre les présences, ce qui fournit suffisamment de temps à Shira pour souffler discrètement à Raphaël.

— Dis que t'es malade, maux de tête et frissons.

Un léger sourire s'afficha sur le visage de Raphaël. Il le fit vite disparaître dès que Monsieur Nongratta se retourna vers lui.

— Monsieur Toledo !

Il n'était plus question de faire remarquer à Nongrattos que son nom de famille était Toledano et pas Toledo.

— Je me sens pas bien... fit Raphaël.

L'expression de Monsieur Nongratta changea imperceptiblement. Personne ne le remarqua, à l'exception de Shira.

— J'ai mal à la tête et j'ai des frissons, continua Raphaël en espérant ne pas jouer trop mal la comédie.

Il n'avait pas besoin de se forcer beaucoup, il était tellement fatigué qu'il avait l'air réellement malade.

Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant