Tête d'oeuf

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Léandro tendit à son fils une combinaison orange qui n'était pas sans rappeler celle des détenus américains.

— Tiens, comme ça t'auras vraiment l'impression d'être à Guantanamo !

Diego dévisagea son père, se disant qu'il avait définitivement perdu la raison.

— Euh...

— Vas-y, insista Léandro, mets là, ça fait partie de ta punition !

— Papa... tenta Diego.

Mais son père ne voulut rien savoir.

— Mets là, ça t'apprendra à jouer avec les sentiments des gens pour avoir ce que tu veux !

— Tu vas me waterboarder dans la baignoire aussi ? s'exclama l'adolescent.

— Me tente pas !

Diego n'eut d'autres choix que d'enfiler la tenue orange avant que sa mère ne l'appelle pour le dîner.

— Bah Diego, c'est quoi cette tenue ?

— Demande à ton mari ! répliqua son fils.

Nélia se marrait et prenait des photos avec son portable. Tête d'oeuf sapé en jaune d'oeuf !

— Ca te va trop bien tête d'oeuf ! fit-elle.

Ce n'était pas le moment d'énerver Diego. Il était privé de tout et devait en plus revêtir cette livrée de l'infamie.

— Ta gueule !

— Diego ! le réprimanda sa mère.

— Pourquoi je dois porter ça ? demanda-t-il à son père

— Pour que t'ai vraiment l'impression d'être à Guantanamo.

Elena pouffa. C'était méchant, et pas forcément éducatif mais elle trouvait que Diego le méritait. Après toutes les bêtises qu'ils avaient faites.

— Je vais me suicider et ça sera de votre faute ! déclara Diego

— D'accord, fit son père, te rate pas surtout.

Elena se mordit la lèvre, se disant que son mari allait un peu loin.

— Vous m'aimez même pas ! s'exclama Diego.

— Et toi ? répliqua Léandro, tu nous aimais quand t'as donné les clés de notre maison à ton pote ?

Diego écarta l'argument d'un revers de main.

— C'est pas grave ça...

— Oh si tête d'oeuf, répliqua Nélia, c'est grave.

— Ferme ta gueule ! hurla Diego.

Léandro tapa du poing sur la table.

— Tu parles bien à ta petite soeur, elle a raison c'est grave. Arrête de prendre tes aises, c'est chez ta mère et moi aussi, sur le titre de propriété de la maison il y a pas marqué Diego. Tu feras ce que tu veux quand tu seras chez toi. Pour l'instant c'est pas le cas !

Bien parlé, se dit Elena. Elle aimait son mari quand il faisait preuve d'autorité, ça le rendait diablement sexy.

— Je suis un étranger dans ma propre maison ! pleurnicha Diego. Renier, humilié, parjuré !

— Shakespear ça va ! répliqua Léandro.

— Parce que tu sais ce que ça veut dire parjuré ? demanda Elena.

— Bah oui, s'exclama Diego, ça veut dire.... parjuré quoi.

Nélia se marra.

— Me parjure pas Nélia putain ! cria-t-il.

Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant