À 20h30 précise, la sonnerie de la porte d'entrée rententit.
Tiffany se précipita pour aller ouvrir.
Bryan tenait un bouquet de fleurs dans ses bras.
— Oh, c'est pour moi ? demanda-t-elle.
Il eut l'air emmerdé.
— Euh... C'est pour ta mère.
Tiffany se marra, Bryan entra. Elle le guida jusqu'au salon.
— Wesh, il paraît tu baises ma sœur, fit Léo en gonflant le torse.
Bryan dévisagea le minot de 11 ans, blond comme les blés qui parlait comme un bledard.
— Léo, parle pas comme ça ! le réprimanda Tiffany. Faut vraiment que tu changes d'amis.
— Wallah, je change pas d'amis.
— Léo, je veux pas t'entendre parler comme ça, cria Marina depuis la cuisine.
Elle était en train de mettre la table.
— Bonjour madame, fit timidement Bryan en posant le bouquet de fleurs sur le bar de la cuisine.
Marina dévisagea Bryan, puis le bouquet de fleurs. À part une fois où elle avait vu Bryan en coup de vent sur le canapé avec sa fille, l'idée qu'elle se faisait de lui était plutôt basée sur ce qu'elle avait pu voir dehors. Bryan, qui fumait des cigarettes avec ses copains dans le square de la cité.
Ce minot de quartier se révélerait il un gosse bien élevé ?
— Merci, dit-elle, il fallait pas tu sais.
Tiffany ne laissa pas le temps à son petit copain de répondre.
— Je lui ai dit que personne t'offriais jamais de fleurs pour la Saint Valentin.
Marina jeta un petit regard à Tiffany. Elle se marrait. Elle espérait secrètement que sa mère retrouverait quelqu'un. Quelqu'un bien. Elle n'avait pas partagé le lit d'un homme depuis 10 ans.
Léo, poussé par la faim, débarqua dans la cuisine.
— On mange quoi, wesh ?
— Léo tu m'écorches les oreilles, répondit Marina.
— Des pâtes carbo, l'informa Tiffany.
Puis à Bryan.
— T'aimes bien ?
Il lui sourit.
— Grave.
Ils se sourirent, et la façon dont Bryan regardait sa fille n'échappa pas à Marina.
Léo avait d'autres problèmes à régler que les regards qu'échangeaient sa sœur et son petit copain.
— Je mange pas ça, wallah, il y a du raloufe.
Marina soupira. Depuis la rentrée Léo avait décidé qu'il ne voulait plus manger de porc.
— Léo, tu me fatigue, t'es pas musulman alors tu manges ça. En plus t'adores ça.
Léo secoua la tête, inflexible.
— Même pas je mange du raloufe, wallah.
Bryan se marrait. Raloufe, Léo jouait les caïds mais...
— Léo ? fit-il.
— Quoi wesh ? répliqua le minot.
Marina soupira. Elle avait tout tenté pour que son fils se remette à parler correctement. Sans succès. Depuis son entrée en 6e, il se prenait pour un petit caïd. Trainait dehors avec les autres garçons de la cité. Rien de bien méchant, ils jouaient au foot, rigolaient jusqu'à 19h, jusqu'à ce que Marina ne rentre du travail. Mais depuis Léo parlait mal. Et avait décidé qu'il n'aimait plus les pâtes carbo.
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Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième Chance
Roman pour AdolescentsSuite de Mi beau gosse mi bâtard I Première fois.