Présent

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— Alors les petits ?

Aaron venait de rentrer du travail, il n'allait pas voir Julia ce soir-là. Son mari était rentré de Kuala Lumpur et repartait deux jours plus tard à Séoul.

— Moi ça va, fit Yoni en terminant sa cigarette, Rafi par contre il tient pas à la vie.

Aaron se marra, il était au courant que Raphaël faisait le mur tous les soirs pour aller retrouver Jennyfer.

Les trois minots étaient installés dans le jardin, sur des chaises en plastique. Il était plus de 19 heures mais les températures étaient encore élevées.

— Tu baises ? fit Aaron à Raphaël qui bâillait à s'en décrocher la mâchoire.

— Ouais, ses parents sont jamais là, c'est la fête du slip.

Aaron se marra. Raphaël continua.

— D'ailleurs je voulais te demander, comment tu fais pour enlever un soutien-gorge à une main.

— Tu l'arraches, suggéra Yoni.

Raphaël secoua la tête. Aaron s'amusait beaucoup.

— Je peux pas t'expliquer comme ça, il faudrait que je te montre.

— Yoni, en plus de tes leggings, t'aurais pas un soutif ? demanda Raphaël.

— Va te faire foutre !

Aaron avisa le fil à linge et un soutien-gorge de leur mère qui était en train de sécher. Raphaël et Yoni arrêtèrent de se chamailler pour observer l'aîné.

— Euh... Tu vas pas... fit Yoni.

Mais Aaron décrochait déjà le sous-vêtement du fil à linge.

— Un soutif c'est un soutif ! fit Aaron. Raf, regarde.

Il fit signe à Yoni de tenir le soutien-gorge, puis il ferma l'agrafe avant de la rouvrir avec une seule main.

— T'as compris ?

— Non...

Aaron recommença en commentant sa démonstration.

— Essaie.

Raphaël essaya s'énerva, puis finalement réussi.

— Qu'est-ce que vous faites ?

Les trois minots relevèrent la tête pour découvrir leur père, paquet de cigarettes et briquet à la main qui venait de sortir de la maison.

Raphaël se mordit la lèvre, Yoni regardait par terre mais Aaron ne se démonta pas.

— Il était tombé, dit-il en agitant le soutien-gorge.

Le regard de son père lui confirma qu'il n'était pas dupe.

— C'est à ta mère, fit Eli en s'asseyant sur une chaise de jardin.

— Justement, on va pas le laisser par terre sinon il va être sale !

Raphaël se mordait la lèvre pour ne pas rire face aux gesticulations de son frère.

Eli Toledano secouait la tête alors que Raphaël et ses frères retournaient dans la maison, laissant le soutien-gorge sur la table.

Il soupira et regarda le soutien-gorge en dentelle blanche de sa femme. Qu'est-ce que ses abrutis de fils pouvaient bien faire avec ?

***

— Je me lève à 4 heures demain, fit Léandro en soupirant.

Les enfants venaient de monter se coucher, et Léandro et Elena étaient seuls dans le salon, du moins à ce qu'ils croyaient.

Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant