Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième Chance

Besoin de temps

Les cours venaient de se terminer pour les élèves de seconde. C'était le premier jour de trois mois de grandes vacances et Raphaël et Shira étaient allés dîner au restaurant pour fêter ça. C'était la première fois qu'ils sortaient dîner tous les deux. Raphaël avait choisi un restaurant italien.

Ses potes, eux, étaient au bar à chicha.

— On va camper à la plage demain soir, tu veux venir ? proposa Raphaël.

— Qui ça, on ? demanda Shira.

— Bah moi, et mes potes, il y aura Tiffany, Elise...

Shira afficha un petit sourire.

— Jennyfer ?

Raphaël sourit.

— T'es jalouse ?

Shira secoua la tête. Jennyfer n'était vraiment pas le genre de fille desquelles elle pouvait être jalouse. Loin de là.

— Non...

Raphaël hocha la tête, s'il s'était envoyé en l'air avec Jennyfer pendant près de 6 mois, il n'avait jamais rien ressentit pour elle.

— T'as qu'à venir avec la hyène, fit-il, il y aura l'alpaga.

Shira se marra. La Hyène et l'Alpaga, une fable de la Fontaine moderne.

— Tu peux éviter d'appeler ma meilleure amie la hyène, c'est un peu... violent.

— Ok, concéda Raphaël. L'alpaga c'est pas violent ?

Shira pesa un instant le pour et le contre et ne répondit finalement pas à la question.

— Tu veux venir ou pas ? insista Raphaël.

Shira planta ses yeux verts dans le regard azur de Raphaël.

— Dormir dehors dans une tente ?

— C'est le principe du camping... répondit-il.

Elle sourit. Elle n'avait jamais fait de camping de sa vie et ce n'était pas demain la veille.

— Non merci.

— C'est moi ou la tente ? demanda Raphaël.

Elle ne comprit pas.

— Comment ça ?

— Ca t'emmerde de dormir dans une tente ou ça t'emmerde de dormir dans une tente avec moi ? explicita Raphaël.

Shira soupira.

— Euh...

Raphaël hocha la tête, l'air de dire "j'ai compris te fatigue pas".

C'est moi...

— Ok.

— Le prend pas mal... tenta Shira.

— Je le prend pas mal, juste je comprend pas.

En réalité, il le prenait plus mal qu'il voulait bien l'avouer.

— Tu comprends pas quoi ? demanda Shira.

— Pourquoi tu veux pas aller en soirée.

Shira ne répondit pas, admira la buée sur son verre de San Pelligrino. Raphaël lui pris la main.

— T'as peur de quoi ?

Elle secoua la tête.

— Raphaël...

— Tu veux pas me dire ?

Elle soupira. Raphaël remarqua alors à quel point elle était différente quand elle se retrouvait seule avec lui. Avec n'importe qui d'autre, sa réponse aurait été cinglante.