Loin de là

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Laurène se prélassait au spa de l'hôtel. Nathan avait tout prévu pour qu'elle ne s'ennuie pas pendant qu'il jouait au poker.

Les tapis verts ne la passionnaient guère.

Elle avait passé 30 minutes dans le jacuzzi, profitait du hammam en attendant le massage que lui avait réservé Nathan.

Un massage aux pierres chaudes de 90 minutes.

Une folie de plus.

Laurène de disait qu'elle ne devait pas s'habituer au luxe. Que tout pouvait s'arrêter d'un coup. Que la baraka de Nathan pour le poker pouvait disparaître du jour au lendemain.

Mais quelle fille n'a jamais rêvé d'une journée dans le spa d'un hôtel de luxe ?

Être traitée comme une princesse, se prélasser dans l'eau chaude et se faire masser. Surtout après un vol transatlantique...

Un vol transatlantique.

La classe affaires, une autre folie de Nathan. Le champagne, les sièges inclinables, l'écran pour regarder des films. Le repas qui leur avait été servi.

Nathan n'était pas économe, Laurène l'avait bien compris.

Autant en profiter un peu, surtout si tout pouvait s'arrêter.

***

— Aaron, viens là mon fils.

Aaron venait de rentrer du travail. Nina gardait des enfants, il avait environ une heure avant d'aller la chercher à son baby sitting. La ramener chez elle, dans sa chambre minuscule. Commander à dîner ce qui lui ferait plaisir à elle.

Comme toujours.

Il rejoignit sa mère dans la cuisine.

— Tu as passé une bonne journée mon chéri ?

Il hocha la tête. Karine referma la porte de la cuisine..

Secret défense.

— Il a mangé quoi ton père ce midi ? demanda-t-elle à Aaron.

— Ce que t'avais préparé.

Elle planta ses yeux azurs dans ceux presque noirs de son fils. Aaron soutint tant bien que mal son regard.

— T'es sûr ?

— Oui, répondit-il. Je te jure.

Mais Karine ne le croyais pas.

— Jure sur ma tête.

— Maman...

— Jure sur ma tête !

Aaron soupira.

— Il a mangé ce que tu lui avais préparé, et des chips...

Karine souriait, l'air à la fois agacée et satisfaite.

— Merci mon fils.

— Lui dit pas parce que... commença-t-il.

— Aaron, le coupa-t-elle, les policiers ne donnent pas leurs indics quand ils en ont encore besoin ! J'ai encore besoin de toi.

Aaron se marra. Jamais il n'aurait imaginé devenir l'indic de sa mère, ni de devoir surveillé son père pour vérifier qu'il mangeait équilibré.

Karine avait quitté la cuisine pour le salon. Aaron se dit que la suite allait être mémorable.

— C'était bon ce que je t'ai préparé pour le déjeuner ?

Une salade de boulgour avec des feuilles vertes au goût étrange.

Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant